C’est à Camus que Gil Courtemanche emprunte cette idée du « juste » pour décrire la position qu’il veut être la sienne quand il aborde l’actualité politique. Le « juste », c’est celui qui fait passer l’humanité avant les idées, les personnes avant les dogmes, politiques ou autres.
C’est la position la plus pénible, la plus complexe, la plus vulnérable. Car le « juste » se retrouve avec de curieux compagnons qu’il n’aime pas nécessairement. Puis il est confronté à la douloureuse question de la responsabilité, de l’intention criminelle des États ou des acteurs. Après avoir fait une grande carrière de reporter international et connu un succès mondial avec son roman Un dimanche à la piscine à Kigali, Gil Courtemanche a tenu une chronique, de 2002 à 2011, dans les pages du quotidien Le Devoir. Il y traitait de politique québécoise et canadienne, mais surtout de politique internationale, sujet qui l’a toujours fasciné. En plus d’un long fragment d’un essai sur lequel Gil Courtemanche travaillait au moment de sa mort, ce livre reprend les meilleurs de ces textes, où le chroniqueur se révèle un extraordinaire éveilleur de consciences et où il donne l’exemple d’une pensée libre, qui pourfend tous les discours avec lesquels les riches et les puissants justifient les inégalités scandaleuses qui existent encore parmi les habitants de notre planète.
« J'ai oublié Gil Courtemanche samedi. Quand j'ai dit que je n'avais lu, depuis plusieurs mois, que des trucs nuls, j'avais oublié l'admirable recueil des chroniques de Gil Courtemanche rassemblées après sa mort (en août dernier) sous le titre
Le Camp des justes (Boréal).
Des chroniques qui courent sur 10 ans, que j'avais presque toutes lues. Pour plusieurs - celle sur la grève des transports, celle sur la laïcité (qui est pour les autres), la lettre à Dany Laferrière, celle qui a pour titre «Moi, Omar Khadr» -, pour toutes celles-là et quelques autres, j'appelais mes amis le samedi matin: n'oublie pas de lire Courtemanche.»
Pierre Foglia -
La Presse
« Il y a chez Gil Courtemanche non seulement une connaissance des sujets mais également une sensibilité par rapport à l’être humain. Il a cette passion, cet amour de l’Afrique qu’il nous transmet. Le texte inédit est tellement beau, touchant, tellement vrai. C’est une plume lumineuse. »
Djemila Ben Habib - Radio-Canada/Plus on est de fous, plus on lit
« En relisant ces dernières chroniques, je retrouve presque à chaque page ce qui m'attache à cet intellectuel, par-delà sa personnalité rébarbative. Courtemanche, en effet, était un indigné permanent, mais qui avait le souci de soumettre ses emportements à l'épreuve des faits. »
Louis Cornellier –
Le Devoir
« Ce n’est pas des textes très joyeux, mais absolument essentiels. Le dernier texte de Gil Courtemanche nous rappelle comment l’indignation est utile. C’est un regard noir, mais réaliste. »
Sophie Langlois - Radio-Canada /
Médium large