En 1724, le jésuite Joseph-François Lafitau écrivait que les sociétés iroquoiennes constituaient un empire des femmes. À sa suite, ethnologues et archéologues auront vu dans l’Iroquoisie une sorte de paradis perdu pour les femmes, un univers culturel où régnait la mère, bénéfique et redoutable.
Roland Viau vient remettre en question cette idée reçue. Après avoir recensé l’abondante littérature consacrée à la femme iroquoienne et en avoir fait le bilan critique, il propose une ethnographie historique de la vie quotidienne en Iroquoisie au temps de la colonisation européenne (1600-1850). Il se penche ensuite sur les rapports sociaux de sexe par le biais de thématiques aussi variées que la sexualité, les interdits relatifs aux menstrues et à la grossesse, les lois régissant la formation des couples, l’éducation des enfants, la fréquence du suicide chez les femmes, la mort et la guerre.
« Portrait sensible et rigoureux d’une civilisation solidaire et égalitaire […], le bel essai de Roland Viau dépayse, tout en distillant un charme qui enchantera les esprits avides de délices anciennes. » Louis Cornellier, Le Devoir