Est-ce pour des raisons morales, autant qu’esthétiques, que j’aime ces nouvelles ? J’en conviens, et je n’en suis pas gêné. En parlant des Misérables de Victor Hugo comme d’«un livre de charité», Baudelaire ne le diminuait pas. Permettez que je parle ainsi du livre d’André Major qui, à une hauteur moindre assurément, au sein d’un désarroi qui est la marque de la sensibilité moderne, fait entendre dans la plupart de ses textes la très humble voix de la misère et de l’espoir humains.
Gilles Marcotte, L’Actualité
Les écrivains œuvrent dans la solitude avec les mots de tout le monde. Certains forcément se prendront pour tout le monde et cela leur montera à la tête. D’autres, plus réservés, partiront à la recherche d’un autre solitaire, leur pareil, leur frère : le lecteur. Ce sont les plus fins, les plus pénétrants. André Major est de ceux-là.
Jacques Ferron, Livre d’ici