Sur la plage d’une île où se côtoient pauvres et nantis, plusieurs couples célèbrent leurs noces, sous le chaud soleil de midi. Des hommes, des femmes d’origines diverses unissent leur destin. Mais peu à peu un étrange sentiment de menace vient ternir leur joie.  

À mesure qu’elle se déploie, l’œuvre de Marie-Claire Blais semble de plus en plus échapper au temps. Si les thèmes qu’elle aborde sont de la plus grande actualité, la forme qu’elle leur donne fait fi de toutes les modes, pour répondre uniquement à sa nécessité intérieure.

Noces à midi au-dessus de l’abîme est un saisissant portrait de notre époque. Au moment où nous croyions enfin être délivrés de la prison de la morale traditionnelle, où nous croyions que chacun était libre d’aimer comme bon lui semble, jamais l’amour ne nous a paru si fragile. Cette liberté fraîchement conquise est déjà menacée par les forces de répression qui semblent prêtes à déferler, mais aussi par ces autres forces qui conspirent contre l’homme depuis toujours : le temps, la mort, la fragilité de tout.

Avec ce lyrisme lumineux qui marque son œuvre, Marie-Claire Blais nous fait entendre le chant de ces hommes et de ces femmes. Tour à tour amoureuses ou inquiètes, leurs voix s’entrecroisent dans une transparente polyphonie, qui rend notre commune humanité avec une justesse bouleversante.

Noces à midi au-dessus de l’abîme à été créé par L’Eskabel, dans une mise en scène de Jacques Crête, en 2006. Ce recueil comprend également deux autres textes inédits destinés à la scène : Désir et Petites Éternités perdues.