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Louis Hamelin

Louis Hamelin

Né à Grand-Mère en 1959, Louis Hamelin a remporté le Prix du Gouverneur général pour son premier roman, La Rage, en 1989. Il a ensuite fait paraître un recueil de nouvelles et de nombreux romans, dont La Constellation du Lynx (Boréal, 2010), qui a reçu le Prix des libraires du Québec et le Prix littéraire des collégiens. En 2020, il publie son neuvième roman, Les Crépuscules de la Yellowstone, et lance une collection de nature writing au Boréal, « L’œil américain », dont il traduit l’un des titres, Les Étés de l’ourse. Il est également chroniqueur au quotidien Le Devoir. Son dernier roman, Un lac le matin, est paru à l'automne 2023.

Presse

À propos de Sauvages

Ces 10 nouvelles, Louis Hamelin les met en scène avec un très grand talent. Le style épouse la forme, fulgurant, cinglant. La langue est belle, mordante, éclairante. On parcourt les pages de Sauvages la tête remplie d’odeurs, les mains touchant le vent, la pluie, l’écorce des arbres. Et l’on referme le recueil avec la certitude d’avoir entre les mains le fruit d’un écrivain qui, à 47 ans, a atteint sa pleine maturité.
Marie-Claude Fortin, La Presse

Et Louis Hamelin est un écrivain capable de refaire son monde. Un écrivain capable, en deux ou trois coups de cuillère à pot, de faire entrer tout un univers dans une bouteille. Avec tous ses silences, ses failles et ses malaises, sa générosité et sa cruauté, l’air immense du Nord-Ouest, un mégot de cigarette qui se consume entre deux doigts. Du grand art.
Christian Desmeules, Le Devoir

Ce qui fascine le plus dans les nouvelles de Louis Hamelin, c’est le rapport fortement contrasté entre le style et ce qui est raconté : les narrateurs et les personnages font souvent du rase-mottes, mais l’écriture transmue ces misères que sont l’existence et la conscience des personnages en transit ou en perdition en une sorte de chant de la terre, où l’esprit fuse au milieu d’un vaste désert nordique, sauvage.
Michel Lord, Lettres Québécoises

À propos du Joueur de flûte

«Peut-être qu’imaginer ne sert strictement à rien après tout», suggère Ti-Luc Blouin, à la fin du Joueur de flûte. Pas la peine de renvoyer la question à Louis Hamelin. Son œuvre entière, foisonnante et tentaculaire, contredit précisément la proposition timide formulée par le personnage central de son nouveau roman. Comme l’immense Don Quichotte de Cervantès, qu’il admire, le romancier souhaite «faire passer des moulins à vent pour des géants». Pas la peine de lui renvoyer la question, parce que l’auteur célébré de La Rage et de Betsi Larousse l’aborde lui-même. «J’imagine que je suis en littérature pour changer le monde. Si ce n’est pas dans la réalité physique, au moins dans mes livres. Je crois beaucoup à la fonction de l’imagination. Je ne crois pas que la littérature devrait être un autre “reality show”, contrairement à une certaine tendance», signale-t-il. Changer le monde, imaginer une société meilleure, c’est bien ce dont il est question dans Le Joueur de flûte. Sorte de «road novel» aboutissant dans une forêt de symboles, le roman fusionne le périple de Ti-Luc Blouin, un écolo-fonctionnaire désabusé, et une savoureuse satire du militantisme néo-hippie. Pur produit de l’effervescence nourrie au LSD de la fin des années soixante, Ti-Luc est né d’une mère bohème et d’un romancier lubrique de la contre-culture inventeur du fuck writing, une technique d’écriture consistant à asseoir une groupie sur le clavier de sa machine à écrire et à laisser l’œuvre s’écrire sous les assauts répétés de la fornication… Élevé dans une commune et considéré par sa mère comme «une création collective des années soixante dix», il part un jour à la recherche de son géniteur disparu depuis longtemps dans la brume, au propre comme au figuré […]

On jase beaucoup politique, mais Le Joueur de flûte, précisons-le, n’a rien d’une croûte nostalgique ni d’un appel aux armes déguisé en roman initiatique. L’œuvre est souvent drôle (l’auteur signale en bas de page que les conversations tenues en anglais avaient été traduites directement), peuplée d’originaux et de détraqués tous plus sympathiques les uns que les autres. En bonus, elle est composée dans une langue touffue. Louis Hamelin, on le sait, possède une plume généreuse. Mais il a renoncé aux artifices langagiers qui tapissaient son premier roman, La Rage, pour offrir un récit au style épuré plus accessible que son livre précédant, Le Soleil des gouffres et qu’on déguste avec un plaisir immense. «J’en suis revenu, des effets spéciaux, avoue-t-il. Je m’intéresse plus à la vie de l’histoire que je veux raconter.» Le romancier révèle d’ailleurs que Le Joueur de flûte aurait pu faire jusqu’à 500 pages, mais qu’il a choisi de mettre la hache dedans. Il a passé les dernières semaines à jeter des phrases, des pages et des chapitres entiers. Sans une date de tombée imposée par son éditeur, il serait sans doute encore en train de le raturer, de le corriger, de le réécrire, en fait. «Ce roman-là a failli avoir ma peau», échappe-t-il. […]

Alexandre Vigneault, «L’imagination au pouvoir», La Presse, 4 novembre 2001.


À propos de Le Voyage en pot

Les lecteurs reconnaîtront peut-être plusieurs textes de ce Voyage en pot, dont l’essentiel a été publié au fil des semaines dans Ici Montréal. En les rassemblant, Louis Hamelin a effectué un travail qui leur donne une nouvelle unité de ton. Ce ton est celui de l’apesanteur, celle qu’on éprouve lorsque en descendant d’avion on touche soudainement le dividende de l’éloignement: pouvoir observer ce qu’on connaît comme si c’était nouveau. […]

Les pages les plus fortes sont peut-être les chroniques du Québec, où Louis Hamelin a fait de fameux voyages. Il dit notamment un bain de jouvence fait en Mauricie parmi une nature aimée. En Gaspésie, il rencontre des amis témoins des voyages de l’enfance. Puis il écrit sur son chat, qui vit dans les ruelles de Montréal. Ce sont peut-être là les pages les plus personnelles de ces chroniques et la meilleure histoire de chat qu’on ait lu depuis Le Matou. Une autre veine riche dans ce livre est le commentaire littéraire, dont le style sera familier aux lecteurs du Devoir. On retiendra entre autres l’invitante présentation que Louis Hamelin fait des idées d’Yves Boisvert.

Mystérieux style que celui de Louis Hamelin: quand on y regarde de près, les phrases semblent souvent mal tournées. Pourtant, leur magie s’exerce et la voix de l’auteur s’impose, qu’on entend ensuite longtemps après avoir fini la lecture.

Alain Huot, «Le Voyage en pot», Nuit blanche, automne
2000.


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