Né à Montréal en 1946, Pierre Nepveu est poète, essayiste et romancier et il est professeur émérite de l’Université de Montréal, où il a enseigné la littérature de 1978 à 2009. Il a consacré de nombreux travaux critiques à la littérature et à la poésie québécoise contemporaines dans des ouvrages comme Les mots à l’écoute (réédition Nota Bene 2002) et L’écologie du réel (Boréal, 1988; 1999). Essayiste, il est aussi l’auteur d’Intérieurs du Nouveau Monde, de Lectures des lieux, parus aux Éditions Boréal, et d’un recueil de ses chroniques de poésie dans le magazine Spirale, La poésie immédiate (Nota Bene, 2008). Il a produit avec Laurent Mailhot une anthologie : La poésie québécoise des origines à nos jours, parue en 1981 et rééditée en 2007 (Typo).
Comme poète, il est notamment l’auteur de Romans-fleuves et Lignes aériennes (Éditions du Noroît), qui ont tous deux obtenu le prix du Gouverneur général, en 1997 et 2002. Une rétrospective de son œuvre poétique, Le sens du soleil. Poèmes 1969-2002, a été publiée aux Éditions de l’Hexagone. Son plus récent recueil, Les verbes majeurs, a paru au Noroît en 2009. Ses poèmes ont été traduits en anglais, en italien, en portugais et en russe.
Il a participé à de nombreuses émissions radiophoniques et à une centaine d’événements poétiques (lectures publiques, tables rondes, colloques) ainsi qu’à plusieurs jurys de prix littéraires : prix Émile-Nelligan, prix du Gouverneur général, prix Gilles-Corbeil, prix Jacob-Segal. À titre d’expert, il a conseillé Bibliothèque et archives nationales du Québec (BAnQ) pour des expositions consacrées à Gaston Miron et à Paul-Marie Lapointe et il est également consultant québécois pour la fondation Griffin de Toronto dans le cadre d’un concours de récitations de poèmes dans les écoles secondaires et les cégeps, Les Voix de la poésie, lancé en 2011.
À l’extérieur du Québec, il a présenté des conférences, des séminaires et des lectures de son œuvre dans plusieurs pays : Canada, États-Unis, Brésil, France, Irlande, Grande-Bretagne, Belgique, Italie, Allemagne, Pologne, République tchèque.
Depuis le début des années 2000, il se consacre avec Marie-Andrée Beaudet à l’édition de l’œuvre éparse de Gaston Miron, dont trois volumes ont paru aux Éditions de l’Hexagone : Poèmes épars (2003), Un long chemin. Proses 1953-1996 (2004) et L’avenir dégagé. Entretiens 1959-1993 (2010).
Pierre Nepveu a obtenu du Gouvernement du Québec le prix Athanase-David pour l’ensemble de son œuvre en 2005 et il a été nommé membre de l’Ordre du Canada en 2011 pour sa contribution à la littérature québécoise. Il est membre de l’Académie des lettres du Québec.
Pierre Nepveu a publié en 2011 une biographie de Gaston Miron. Il a reçu pour cet essai le Prix Jean-Éthier-Blais 2012.
« Toujours soucieux de présenter un propos étayé par une recherche soutenue, cet essai du penseur québécois, qui succède à Intérieurs, est savoureux par sa langue ardente, qui sait nous porter un peu plus loin dans la réflexion sur l’American Dream, ce songe fracturé entre fantasme et nécessité, fanatisme et désespoir… »
Yohan Marcotte, Le Libraire, novembre 2004
« Lecture des lieux projette un nouvel éclairage sur tout un pan de l’imaginaire littéraire québécois. »
Jean-Claude Dussault, Nuit blanche, no 96, automne 2004
« Sensible, érudit et toujours pertinent, le travail de Pierre Nepveu puise à de multiples sources, de Gustave Flaubert à Émile Zola, de Peter Handke à Alberto Manguel, sans oublier Anne Hébert, Élise Turcotte et Pierre Morency. […] Rappelant ainsi lui-même qu’il a consacré sa vie à la littérature québécoise, Nepveu a le don de nous la faire découvrir sous un autre jour, appelant de nouvelles et passionnantes relectures des lieux. »
Éric Paquin, Voir, semaine du 19 au 25 août 2004
« La pensée à l’œuvre ici vagabonde sur une route tantôt cahoteuse, tantôt tortueuse, celle qui conduit aux œuvres de la littérature québécoise, et les paysages qu’elle donne à découvrir au fur et à mesure de son avancée plairont au lecteur soucieux d’en apprendre sur un domaine qu’il croit connaître, mais qui lui réserve des surprises, car Pierre Nepveu innove à bien des égards en proposant un point de vue audacieux. »
[…]
« Pierre Nepveu avait habitué ses lecteurs à une fantaisie qui n’est pas sans surprendre de la part d’un membre de l’intelligentsia universitaire. Il a su récidiver de belle manière dans ces Lectures des lieux, véritables emblèmes d’une pensée qui, arrivée à maturité et sincère, fabrique de la matière à délicieuse réflexion. À une époque où les penseurs cherchent des voies de traverse vers des ailleurs renouvelés possiblement inexistants, vers des lendemains sécurisants, Nepveu nous reconduit au centre après une petite escapade hors des frontières. Les lieux découverts valent certes le détour. »
Jean-Pierre Thomas, University of Toronto Quaterly, 2005
« La pertinence et la cohérence de l’ouvrage tiennent tout autant de la justesse de l’analyse que de la capacité de l’auteur de dégager, dans l’optique qui est sienne, les lignes de force des œuvres convoquées.
Roger Chamberland, Québec français, mars 1989, no 73
« L’Écologie du réel [est] un des plus importants recueils d’essais littéraires québécois, une excellente lecture, dans une perspective post-moderniste, de Saint-Denys Garneau, de la littérature de la Révolution tranquille, et de celle de années 1970 et 1980.
Neil B. Bishop, University of Toronto Quaterly, 1989
[…] Pierre Nepveu, on le sait ou on devrait le savoir, est un des commentateurs les plus sûrs et les plus originaux de la littérature québécoise. On lui devait déjà deux ouvrages, La Parole à l’écoute et L’Écologie du réel, indispensables à quiconque s’intéresse un peu sérieusement à la littérature et à la culture contemporaines du Québec. Cette fois, il vise beaucoup plus large; au-delà du Québec, présent dans cet ouvrage par quelques-uns de ces écrivains les plus significatifs, c’est l’Amérique entière qui le requiert, celle des États-Unis bien sûr, mais aussi l’Amérique du Sud. Intérieurs du Nouveau Monde est un livre ambitieux –et
qui s’est donné les moyens de son ambition.
[…]
À lire, sans faute. Lentement, pour ne rien laisser perdre d’une pensée extrêmement riche en aperçus divers. Pour rencontrer beaucoup d’écrivains qu’on ne connaissait peut-être pas auparavant, mais aussi pour apprendre à relire des écrivains québécois, notamment Alain Grandbois et Paul-Marie Lapointe, pour ne citer que ceux-là. «Toute littérature», écrit Pierre Nepveu dans son avant-propos, «si liée soit-elle à une culture particulière, n’a pour moi de sens que si on en sort, pour y revenir, autrement, changé, un peu égaré, lesté d’images et d’idées nouvelles.»
Au Québec, il s’est écrit passablement peu de choses sur ce qui nous lie à notre réalité continentale. Les Intérieurs du Nouveau Monde que dévoile Pierre Nepveu sont d’autant plus bienvenus. L’ouvrage est composé d’un ensemble d’articles traitant essentiellement, pour une part, d’écrivains états-uniens (Emily Dickinson, Nathaniel Hawthorne, William Carlos Williams, etc.) et,
d’autre part, d’écrivains québécois comme Anne Hébert, Saint-Denys Garneau, Paul-Marie Lapointe, Dany Lafferière, Émile Ollivier, etc., dont l’œuvre participe du paysage du continent. Mais ce recueil d’études ne se distingue pas de la plupart des autres ouvrages d’étude
littéraire seulement par sa manière de questionner le lien que ces œuvres entretiennent avec les réalités américaines: il nous conduit à la découverte d’un aspect généralement ignoré de la littérature nord-américaine.
[…]
Intérieurs du Nouveau Monde présente de nombreuses pages de réflexions fort intéressantes. Par exemple celles que Nepveu consacre çà et là à notre rapport aux origines, qui constitue sans doute la grande question de toutes les cultures du continent. Il constate entre autres, dans plusieurs textes américains, une récurrence de références à la lettre A, première lettre du mot «Amérique», mais surtout première lettre de l’alphabet: comme si, sous nos latitudes, la littérature était constamment à la recherche non seulement de ses premiers mots, mais de sa première lettre.
Il faut certainement admettre avec Pierre Nepveu (qui se fait alors l’écho de positions déjà avancées par Jorge Luis Borges) qu’écrire en Amérique, c’est se retrouver non pas sans tradition, mais devant toutes les traditions». Ce qui laisse finalement entendre que, plutôt que l’intériorité ou l’extériorité, c’est la diversité qui serait le véritable lieu de l’Amérique.
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