Suzanne Laurin est née à Saint-Benoît en 1950, dans une ferme laitière, deux décennies avant que ce village ne devienne un secteur de Mirabel. Elle a été témoin de l’impact social de l’expropriation de Mirabel, un événement qui a influencé le cours de sa vie. Elle a travaillé au Comité des expropriés au début des années 1970, un temps fort de leur lutte. Au même moment, Hydro-Québec expropriait une partie de la ferme familiale pour la construction du poste Chénier. Ces expériences l’ont secouée, elles ont été en quelque sorte l’incubateur de sa conscience sociale et territoriale. Elle a complété un baccalauréat en géographie à l’UQAM, et s’est orientée vers la géographie sociale et la compréhension du territoire.
Professeure de géographie, d’abord au collégial, puis au département de géographie de l’UQAM (1993-2006), elle a surtout œuvré dans le domaine de l’éducation géographique (formation à l’enseignement de la géographie au secondaire, publications scientifiques et de vulgarisation en éducation, rédaction de deux manuels de géographie, recherche sur la conscience territoriale et citoyenne). Elle a quitté l’université un peu « avant terme » pour se consacrer à d’autres défis, notamment l’écriture.
Elle a toujours maintenu des liens avec sa famille de Mirabel et a continué à prendre des nouvelles de ce territoire. Elle a toujours pensé qu’un jour quelqu’un écrirait un livre sur l’incroyable aventure de Mirabel. En marchant dans l’aérogare en 2004, elle a senti qu’elle était peut-être cette personne, finalement. N’y avait-il pas là une boucle à boucler? Elle s’est consacrée à ce projet dès l’automne 2008, dans le refuge de sa maison de campagne dans les Laurentides, à la frontière de Mirabel.
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