À l’autre bout du monde il y a Arvida, ville modèle érigée au début du xxe siècle par l’industriel américain Arthur Vining Davis.
Le narrateur de ce livre est né là, dans la capitale de l’aluminium, construite en cent trente-cinq jours. Petite utopie nordique peuplée de braves gens, de menteurs compulsifs et de pures crapules. Dans les quatre paroisses d’Arvida, le long du Saguenay et par-delà l’horizon bleuté des monts Valin, on se raconte des histoires de nuits en forêt et de matins difficiles. Des histoires de jeunes filles innocentes et de bêtes sauvages, de meurtre raté et de mutilation rituelle, de roadtrip vers nulle part et de maison hantée. Des histoires tantôt tristes, tantôt drôles, tantôt horribles, et souvent un peu tout ça à la fois, mémorables pour leur profonde authenticité, même si, il faut bien le dire, elles sont toutes à moitié fausses et à moitié inventées.
De cette matière brute, il tire un texte qui a, telle une feuille d’aluminium, le côté étincelant du mythe et celui plus mat de la réalité. Ses phrases sont des orages qui laissent le lecteur « ébloui par les éclairs et aveuglé par leur absence ». Sa description de la lumière qui entre dans une pièce « avec lenteur, comme une goutte de sang tombée dans l’eau », a la force de l’envoûtement. Si Samuel Archibald ne peut s’empêcher de trouver « quelque chose de proustien » à ses souvenirs d’Arvida, il ne se fait pas d’illusions : « Les MacCroquettes ne sont pas des madeleines. » Pas encore. Mais s’il continue à écrire, ce jour viendra.
Martine Desjardins, L’Actualité
Jouissif, ludique et écrit avec verve, Arvida est le faux-vrai récit d’une ville, de ses histoires épeurantes ou rocambolesques et de ses personnages. Le livre d’un conteur-né, qui a su créer une mythologie sans se prendre au sérieux.
Josée Lapointe, La Presse
Qu’importe, en effet, que Raisin Tremblay, Big Lé, Minou, Jambon ou les frères Bezeau aient réellement existé ! Ces silhouettes fugitives d’hommes solitaires et taiseux, poursuivis par l’échec comme par des nuées de mouches noires, ne seront jamais mieux découpées que dans les « méchantes menteries » de Samuel Archibald, qui nous sert ici, mine de rien, une véritable leçon de fiction.
Christian Desmeules, Le Devoir
[…] s’y croisent les héros locaux, une parenté faite de personnages plus grands que nature, des filles marquées au fer rouge par leur histoire intime, et un félin mythique qui courrait toujours dans la région… Dès qu’on croit avoir saisi de quel bois se chauffe l’écrivain, il nous entraîne ailleurs...
Marie Hélène Poitras, Voir
Il faut lire Arvida absolument. C’est un incontournable dans la littérature québécoise actuelle ; un livre qui change quelque chose en nous...
Stéphanie Pelletier, Le mouton NOIR