Un journaliste québécois vivant depuis plusieurs années à Paris est invité, pendant toute une année, à revenir sur le continent américain et à parcourir librement les États-Unis, à un moment où ceux-ci traversent une période particulièrement tourmentée (suites des attentats terroristes du 11 septembre 2001, guerre d’Irak, relations tendues avec la « vieille Europe », approche des élections présidentielles de l’automne 2004). Tout ce que ce visiteur a à faire, c’est d’observer, de lire, de réfléchir, de converser avec des gens de diverses conditions aux quatre coins du pays, et de relater fidèlement ce qu’il a vu et entendu afin de remplir le devoir de tout journaliste, de tout citoyen qui se respecte : découvrir ce qui est, comprendre ce qui se passe.
Ouvrage d’enquête et d’information, Carnets d’Amérique est aussi, d’une certaine manière, un livre de combat, à la fois intellectuel et politique. Ce qu’y défend Christian Rioux, ce ne sont pas tant les États-Unis, qui n’en ont guère besoin, que la nécessité où nous sommes, nous Québécois, de ne pas céder aux préjugés faciles que répand sur nos voisins du Sud un certain antiaméricanisme à la mode, mais de chercher au contraire à mieux comprendre cet immense pays — auquel notre destin est étroitement lié — afin d’y ajuster nos attentes et nos stratégies en toute connaissance de cause.