Jake Hersh a-t-il tout raté ? À trente-sept ans, le réalisateur montréalais n’a pourtant pas grand-chose à se reprocher. Issu d’un milieu modeste, il jouit d’une petite réputation dans le milieu du cinéma et coule des jours heureux à Londres, aux côtés de sa belle shiksa, Nancy, et de leurs trois enfants. Mais lorsqu’une jeune Allemande l’accuse faussement d’agression sexuelle, c’est de sa propre vie que Jake se met à faire le procès.
Pour échapper aux regrets qui l’accablent et à la poursuite qui menace sa famille et sa carrière, il se prendra à fantasmer la vie de son cousin Joey. Cet ancien voyou des ruelles de Montréal deviendra, dans l’imagination féconde de Jake, le Cavalier de Saint-Urbain, héros de la guerre civile espagnole et pourfendeur de nazis, qui n’hésite pas à traquer l’infâme Dr Mengele jusqu’aux confins de la jungle sud-américaine.
Prix du Gouverneur général en 1972, Le Cavalier de Saint-Urbain est l’un des plus grands succès de Mordecai Richler. Avec la férocité et l’impertinence qu’on lui connaît, le romancier plonge ici dans l’effervescence des années soixante et dresse le portrait d’une génération écrasée par le sentiment d’être passée à côté des grands bouleversements de son époque.