Dans le salon rien ne bouge. Un tapis rêche, des visages impassibles, quelques vieilles photographies au-dessus de l’âtre sans feu, et le bonhomme Jean, fondu dans son fauteuil, les lèvres étirées dans un sourire éternel ; dehors les gouttes frappent les carreaux et le vent fait grincer les arbres, dans la cuisine les verres s’entrechoquent et les gorges se déploient, mais dans le salon rien ne bouge, Mayla, Aglaé et le bonhomme Jean s’observent, se jaugent, laissent s’étirer le temps. Puis, un coup.
Le destin tragique d’un cochon abattu sur une ferme familiale. Un déluge qui rafle tout sur son passage. Une baignade dans les eaux froides de la Gaspésie, à quelques brasses à peine de la carcasse d’un phoque échoué. Un blessé qui, depuis son lit d’hôpital, contemple en silence l’effondrement du reste de sa vie. Cochoncetés est peuplé d’histoires à la fois hyperréalistes et dérangeantes, disséquées avec le tranchant du scalpel.
Avec en toile de fond les changements climatiques et les contradictions d’un monde qui court à sa perte, il se dégage de ces dix nouvelles une atmosphère glauque et anxiogène qui n’est pourtant pas dénuée d’humour. On les traverse le souffle court, avant d’être pris du rire libérateur et un peu fou de celui qui a vu la mort en face.
Ce que la presse en dit
« Assurément, une écriture tout en finesse, incisive et pénétrante qui happe, saisit par son authenticité ainsi que par la richesse des réflexions. »
« Sa plume rapide, essoufflée, mais précise permet une grande intimité au cœur de l’esprit des gens qui peuplent ce livre. Tel un rituel, un deuxième service de Cochoncetés clôt ce recueil où les textes surprennent, nous ravissent et font sourire. »
« Il y a une maîtrise de l’écriture assez spectaculaire. Je pense que cette maîtrise fait qu’on a une sorte d’écriture qui a quelque chose de L’Étranger de Camus, quelque chose de très clinique, très précis et très sobre. »
Mélikah Abdelmoumen
, Pénélope, ICI Première