Depuis Soifs, paru en 1995, Marie-Claire Blais est engagée dans un projet romanesque d’une envergure unique dans la littérature contemporaine. Ce monumental triptyque, lorsqu’il sera achevé, constituera un microcosme, le portrait d’une île, d’une société, d’un monde, de notre monde, où les ténèbres et la lumière se livrent une lutte à finir. Il y a longtemps que la littérature ne s’était pas donné pour objet d’embrasser le monde de manière aussi totale, ambitieuse, et il est fascinant de voir Marie-Claire Blais construire peu à peu ce superbe édifice avec une audace et une constance admirables, avec un talent plus éblouissant que jamais.
Pour ce faire, Marie-Claire Blais s’est forgé un langage d’une infinie liberté qui lui permet de rapprocher les extrêmes, de réconcilier dans le même souffle toutes les contradictions de notre monde, de traverser la conscience des êtres pour célébrer la fibre d’humanité qui les réunit tous, qu’ils soient victimes ou bourreaux, hommes ou femmes, jeunes ou vieux, quelle qu’ait été l’époque ou le lieu où ils ont vécu, sans mièvrerie aucune, mais dans une vision hallucinée et apocalyptique.
Dans ce deuxième volet, intitulé Dans la foudre et la lumière, le lecteur retrouvera de nombreux personnages de Soifs, Renata, Carlos, Samuel, Mélanie, Mère, Daniel, Mama, Vénus, mais il fera aussi connaissance avec toute une galerie d’êtres inoubliables: Jessica, jeune aviatrice sacrifiée à l’ambition de ses parents, la Vierge aux sacs, Jeanne-d’Arc des temps modernes que ses voix visitent tandis qu’elle arpente le pavé de Manhattan, Caroline et Jean-Matthieu, ce couple d’artistes vieillissants que le temps semble vouloir séparer irrémédiablement, ainsi que toute une bouillante jeunesse, parfois meurtrière, parfois seulement ivre de sensualité.
Dans la foudre et la lumière nous offre la vision d’un immense écrivain sur notre temps, un hymne à la fragile splendeur de la terre et à la force rédemptrice de l’art.
Ce que la presse en dit
« Marie-Claire Blais déroule une fresque si hallucinante dans son
fouillis sombre qu’on reste éberlué [...]. Vaste musique et respiration
magnifique d’une phrase inépuisable. »
Jacques-Pierre Amette, Le
Point.