Au moment où Marc met fin à ses jours, dans cet instant furtif qui sépare la vie et la mort, c’est toute sa jeunesse qui se déploie. Des images en désordre des années où le quatuor d’inséparables qu’il formait avec son frère Carl, Catherine et Myriam a vécu ses premières amours, essuyé ses premiers coups durs. Puis ce ne sont plus ses souvenirs à lui mais ceux de Carl, de Catherine, de Myriam qui déferlent.
Marc n’y voit plus clair. Sont-ce bien des souvenirs qui le submergent ? Ne seraient-ce pas plutôt des visions, des fabulations de son imagination au moment de quitter le monde terrestre ? Car bientôt ce n’est plus le passé qui se déplie devant lui mais l’avenir, un avenir où il n’est plus, qu’il ne peut pourtant pas connaître.
« Le langage poétique transcende tout dans Demain sera sans rêves. C’est le liant, le vibrant, le cœur de l’affaire. »
Danielle Laurin, Le Devoir