Après les Chroniques matinales (Boréal, 1989) et les Nouvelles Chroniques matinales (Boréal, 1994), voici que Gilles Archambault nous offre un troisième recueil des petits textes qu'il a pris l'habitude de venir lire, le matin, à l'émission CBF-Bonjour de Radio-Canada. Nous les avons écoutés, et nous les relisons ici, avec une sorte de ferveur et d'amitié. II n'y est question, nous semble-t-il, que de choses tout à fait ordinaires : une rencontre, une scène de rue, un être étrange aperçu par hasard, une impression, un souvenir. Et pourtant, nous nous sentons concernés, touchés au plus intime de nous-même. Car, parlant de lui, de sa famille, des hasards de sa vie et de ses pensées, l'homme parle en même temps de nous.
Dans son ironie et sa tendresse, dans l'amusement et la douleur que lui inspire l'existence, nous reconnaissons aussitôt une parole fraternelle, proche de notre conscience la plus simple et la plus lucide, celle qu'il nous arrive d'avoir lorsque nous regardons en nous-même honnêtement, sans complaisance ni fausse modestie, sans révolte et sans orgueil, en tâchant tout simplement,comme lui, de voir ce que nous sommes, à la fois anges et bêtes, risibles et touchants.