Le grand cycle romanesque Soifs, inauguré en 1992, est sans conteste une des entreprises littéraires les plus originales et les plus fortes de la littérature québécoise et de la littérature contemporaine de langue française. Cette façon absolument unique qu’a Marie-Claire Blais de marier l’exigence artistique la plus haute avec les préoccupations les plus immédiates de notre temps lui assure d’emblée une place à part dans l’histoire de la littérature.
Cette vaste fresque tourbillonnante, où se dessinent plus d’une centaine de personnages, va beaucoup plus loin que le portrait d’époque. En ne cessant de nous interpeller, de nous interroger, elle vient nous bousculer, nous lecteurs, dans notre confort. La très longue phrase de Marie-Claire Blais nous oblige à respirer avec elle. Elle nous invite à voir le monde actuel dans toute son horreur, mais également dans toutes ses promesses et dans toute sa beauté.
Ce neuvième volet – la série en comptera dix – nous fait entrer dans l’âme du Jeune Homme, suprématiste blanc qui décide d’attaquer une église noire et d’assassiner toute la congrégation qui y est réunie ce matin-là. Marie-Claire Blais ne fait pas de nous les témoins horrifiés et impuissants du drame, elle nous fait pénétrer dans la conscience même du Jeune Homme. Des chants pour Angel met aussi en relief la place de Daniel dans la fresque, cette figure de l’écrivain qui est le médiateur entre le monde et nous, celui à travers qui passe toute la conscience douloureuse de l’humanité. Reviennent également les personnages auxquels nous nous étions tant attachés dans les premiers volumes de la série : Mère, Mélanie et ses enfants, dont le petit Vincent, autrefois si fragile, est maintenant un adulte habité d’une force tranquille.
Exceptionnelle réussite artistique, œuvre engagée qui ne cesse de nous renvoyer au monde et au rôle que nous y jouons, la série Soifs est beaucoup plus qu’une expérience de lecture, c’est une expérience humaine, une des plus fortes qui soient.
« Cette grande écrivaine nous invite dans les méandres de l'âme tourmentée d'un jeune suprématiste blanc qui va commettre une tuerie dans une église noire. Une incursion effrayante, mais nécessaire, dans la psyché d'un monstre. » Blogue ICIARTV
« Nous retrouvons dans Des chants pour Angel ces personnages que nous connaissons, ainsi que le style unique de Blais, cette écriture fluide qui nous fait passer sans prévenir d’un personnage à l’autre, d’une conscience à l’autre, chacune de ces consciences portant un univers en soi. Nous plongeons dans des abîmes terrifiants comme nous nous élevons vers des beautés et des bontés poignantes. Il y a quelque chose d’incroyablement actuel dans l’œuvre de Blais, qui semble répondre à nos esprits tourbillonnants, comme si ses fictions, teintées d’élans vers la justice, la résistance et l’art, combattaient les fictions mortifères de notre époque. » Chantal Guy,
La Presse
« Cette vaste fresque tourbillonnante, où se dessinent plus d’une centaine de personnages, va beaucoup plus loin que le portrait d’époque. En ne cessant de nous interpeller, de nous interroger, elle vient nous bousculer, nous lecteurs, dans notre confort. La très longue phrase de Marie-Claire Blais nous oblige à respirer avec elle. Elle nous invite à voir le monde actuel dans toute son horreur, mais également dans toutes ses promesses et dans toute sa beauté. » Sylvain Ménard
« [...] comme le réel, l'écriture de Blais est toujours en marche, toujours vivante. La mâitrise dont frait preuve Blais est telle que le lecteur est happé dans un tourbillon d'une grande force, d'une grande humanité. Enfin, bien qu'elle offre ici peut-être l'un de ses livres les plus noirs, elle réussit encore une fois le tour de force de trouver une certaine lumière au fond de l'histoire, au fond de nous. Jérémy Laniel,
Voir Mars 2017
« Marie-Claire Blais s'acharne à trouver, dans l'hésitation d'un tueur face à sa victime, l'espoir que les esprits fragiles subliment un jour leur détresse en solidarité. » Dominic Tardif,
Le Devoir
« Marie-Claire Blais traite d'enjeux résolument contemporains : violence perpétrée au nom des religions, homophobie, racisme, transsexualité, mémoire en cette ère de l'éphémère sur les réseaux sociaux où «rien ne se propage plus vite que la haine ou le mépris», sort réservé aux femmes en zones de conflits...
Pour peu qu'on accepte de perdre pied, on est transporté dans un univers littéraire à nul autre pareil.» Valérie Lessard,
Le Droit ****
« D'un seul trait, l'auteure arrive à poser une atmosphère et à en envelopper le lecteur. À coups de mots, Blais y va d'images coup de poing, de réflexions et parvient à communiquer la rage et le mal de vivre qui nourrissent les auteurs de crimes haineux, tout comme le désarroi et la détresse de ceux qui en sont témoins. » Marie-Ève Martel,
La Voix de l'Est
« Un émouvant requiem pour notre époque- et, après l'attentat de Québec, un douloureux rappel que nul n'est à l'abri des crimes haineux. » Martine Desjardins, L'Actualité
« Sans laisser au lecteur le loisir de se désolidariser de l'horreur du monde, Marie-Claire Blais assène, et on lui en sait gré, le même message qu'Éric-Emmanuel Schmitt sur le mode de la douceur: Résistez ! » Odile Tremblay, Le Devoir
« Dans un paysage insulaire peuplé de pélicans, bercé par le grondement des vagues, une unique phrase forme le livre, comme un souffle vital qui semblerait ne jamais pouvoir s’éteindre, comme le chaos qui précipite le monde vers une fin qui semblerait ne jamais pouvoir tout à fait advenir.
Des chants pour Angel comme des chants pour un monde qui se meurt et porte en lui le souvenir des douleurs, mais pour lequel chaque voix, doucement, lutte, et qui fragilement, jamais ne cède, dans la brise marine, à sa propre disparition. » Jeanne Bacharach,
En attendant Nadeau