Textes choisis et présentés par Babalou Hamelin
Il est de ces familles exceptionnelles, de ces familles choyées par les dieux qui comptent en leur sein plusieurs créateurs de premier plan. C’est le cas, au Québec, du clan Ferron. Qu’est-ce qui a fait qu’un modeste notaire de Louiseville et son épouse aient donné au Québec deux écrivains, dont un des monstres sacrés de sa littérature, et un de ses peintres les plus importants ?
Ce volume rassemble la correspondance croisée qu’ont entretenue Jacques, Marcelle, Madeleine, Paul et Thérèse Ferron, de 1944 jusqu’à 1985. On les voit s’épauler, se quereller, débattre, s’aimer, se détester. Il est question de littérature, d’art et de politique, mais aussi de la vie quotidienne, de divorce, des enfants, des joies et des soucis qu’ils apportent, de l’amour, de sexualité, de la difficulté de gagner sa vie quand on est artiste.
Ce livre se distingue des autres recueils de la correspondance du clan Ferron qui sont déjà parus, dans la mesure où ce n’est ni une édition critique ni une édition exhaustive. Les cinq cents lettres, presque toutes inédites, qu’il rassemble ont été choisies de manière à former un grand roman épistolaire et familial. On y suit la destinée d’êtres exceptionnels : Jacques, le tourmenté, qu’on regarde comme le chef du clan mais dont on se méfie à cause de son goût immodéré de la provocation. Marcelle, l’infatigable combattante pour son art et pour sa liberté, qui doit réinventer la place qu’on fait alors aux femmes dans le monde des arts plastiques, et dans le monde en général. Madeleine, qui jouit d’une vie en apparence libérée des soucis quotidiens, mais qui doit néanmoins lutter pour imposer sa voix et son art. Thérèse, qui réussit peu à peu à surmonter des circonstances adverses pour voir son talent de journaliste reconnu juste avant d’être emportée, au début de la quarantaine. Paul, la voix de la raison, qui est un roc au milieu de ces personnalités explosives.
Ce sont donc les destins de ces êtres d’exception que nous suivons sur plus de quarante ans, mais c’est également toute une histoire de la vie intime au Québec depuis l’après-guerre jusqu’au milieu des années 1980, un panorama irremplaçable de la Révolution tranquille, de ses prémisses et de ses conséquences, comme les ont vécues des individus d’une intelligence et d’une liberté d’expression exceptionnelles.
postface de Denise Landry
« Voici un livre parfaitement délicieux. C’est aussi le portrait d’une battante qui doit mener une double vie. Marcelle Ferron fait figure de révolutionnaire et de féministe avant l’heure. Cette correspondance croisée, qui s’étale sur plus de quarante ans –cinq cents lettres presque toutes inédites –, nous en apprend beaucoup sur le Québec d’avant et d’après la Révolution tranquille. Plongez-vous dans cet ouvrage pour vous imprégner de son esprit rebelle exceptionnel. Marcelle est du côté des conquérants. » Jacques Lanctôt,
Journal de Montréal
« Dans une très belle langue, les frères et sœurs correspondent avec passion. Leurs échanges sont brillants et vifs. Le ton est empreint de respect et de tendresse. Chaque membre de la famille incarne à sa façon un archétype de son époque et de la société québécoise. On referme le livre en se disant que la famille Ferron est un véritable trésor patrimonial. » Nathalie Collard,
La Presse +
« Un livre à ranger au rayon des classiques des lettres québécoises. » Martine Desjardins, L'Actualité
« Quel pur bonheur de lecture, une élévation du langage parfois ludique, une tendresse clanique secouée par les soubresauts querelleurs de ces esprits libres. On sent une liberté, une fièvre, une affection, une intimité qui nous colmatent l’intérieur. » Josée Blanchette,
Le Devoir
« Cette correspondance de la peintre Marcelle Ferron avec les membres de sa famille est un véritable coffre au trésor. […] un document précieux, plus pertinent qu’une biographie classique. Il respire l’authenticité du début à la fin. » Mario Girard, La Presse
« Parcourir ces lettres choisies, c'est plonger dans l'histoire culturelle du Québec des années 40 aux années 80, c'est aussi connaître un peu mieux quelques-uns de ses artisans les plus accomplis: Madeleine, Marcelle et Jacques, leurs amours et leurs déchirures.» Rudy Le Cours, La Presse
« Un réel roman épistolaire […] un livre aussi essentiel que fascinant sur une famille qui a su marquer son époque. L’effervescence qui émane de cette correspondance est tout simplement galvanisante. À travers ces lettres, une famille se crée sous nos yeux, une idée de l’importance naît, et une façon d’intellectualiser le Québec voit le jour. Une des correspondances québécoises les plus jouissives qui nous est donnée de lire.» Jérémy Laniel, Voir
« Il y a dans cette correspondance un féroce appétit de vivre et une liberté de ton qui confèrent aux mots une présence quasi atemporelles, une actualité même, qui parvient à les extraire de leur contexte pour les porter hors du temps et les faire résonner aujourd’hui encore autant qu’autrefois.
Et en filigrane de la petite histoire de cette famille à l’étonnant dessein se trame […] la fougue d’une femme qui a pris son destin à bras-le-corps pour le façonner à ses aspirations, une féministe, une rebelle, une artiste libre dans chacune des fibres de son corps. Ce que sa plume démontre tout autant que son œuvre peint. » Marie Claude Mirandette, Vie des arts
« Un ouvrage formidable. C’est un immense plaisir à lire. » Josée Boileau, radio VM
« On doit remercier une des filles de Marcelle d'avoir rassemblé ces lettres hautes en couleurs où la peintre balise sa vie de 1944 à 1985 avec spontanéité, détermination et une écriture à la fulgurance de sa peinture. » Yvan Lamonde, historien.
Les Cahiers de lecture
« Cette correspondance de Marcelle Ferron fascinera les amateurs de peinture et de littérature québécoises. Les passionnés d’histoire seront aussi servis par
Le droit d’être rebelle. Bref, des lettres à lire, avant de revoir la verrière de la station Champ-de-Mars. » Serge Provencher, Rencontre 1
« Une des plus belles correspondances de l'histoire littéraire du Québec. » Michel Biron,
L'Inconvénient