Nous sommes mennonites. À ma connaissance, il n’y a pas, pour une adolescente, de sous-secte à laquelle il soit plus gênant d’appartenir. Il y a cinq cents ans, en Europe, un homme du nom de Menno Simons s’est mis en tête de pratiquer la religion à sa manière, bizarre, faut-il le préciser [...]. Imaginez que l’élève le plus mésadapté de votre école fonde une clique dissidente de fidèles dont le manifeste interdit les médias, la danse, le tabac, les climats tempérés, le cinéma, l’alcool, le rock’n’roll, le plaisir sexuel, la nage, le maquillage, les bijoux, le billard, la fréquentation des villes et les veillées qui se prolongent après neuf heures. Cet élève, c’est Menno. Merci pour tout, Menno. Ce troisième roman de Miriam Toews s’interroge sur les liens qui relient les uns aux autres les membres d’une famille, ainsi que sur les forces qui les amènent à se défaire. Il nous raconte le monde selon Nomi Nickel, cette jeune femme désemparée, prise au piège dans un village mennonite où on cherche, simultanément, à la mettre sur le chemin du salut et à la détruire. Après que Trudie et Natasha, sa mère et sa soeur, sont portées disparues, Nomi reste seule avec son père, Ray, pour tenter de comprendre pourquoi. Elle tente aussi de trouver un moyen d’échapper à toute une vie de travail à l’abattoir de poulets qui se dresse à l’entrée d’East Village, qui n’a rien à voir avec le quartier branché de New York, où Nomi rêve de vivre, mais qui n’est qu’un bled perdu du sud du Manitoba. Ayant pour principales attractions une rue principale qui débouche sur le vide et la réplique d’un village d’antan, qui rappelle l’époque où la vie était simple et que les individus qui défiaient la règle étaient irrémédiablement exclus, East Village est gouverné par Hans, l’oncle de Nomi, homme à la piété farouche. À mesure que Nomi s’approche de la vérité, elle se trouve engagée sur une voie qui l’amènera fatalement à s’opposer ouvertement à son oncle et à la seule communauté qu’elle ait jamais connue.
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Ce que la presse en dit
« Un roman poignant, bouleversant, écrit à la pointe de l'humour ravageur et désespéré. **** » Marie-Claude Fortin,
La Presse (
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« On
se fait son propre cinéma de cette langue acide, drôle [...] dont les
images noires, spectaculaires d'invention, confèrent une beauté
inattendue à une adolescence désenchantée. » Tristan Malavoy-Racine,
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