Essais et Documents
Entre solitudes et réjouissances
Les francophones et les fêtes nationales (1834-1982)
Les fêtes nationales rythment chaque année la vie des communautés et sont souvent synonymes de jours fériés. Si ces fêtes sont profondément inscrites dans les moeurs, elles sont toutefois un phénomène relativement récent dans l’histoire. Les premières célébrations organisées par des États pour marquer leur naissance ne sont en effet apparues qu’à la fin du xixe siècle, y compris au Canada. Pourquoi fêter sa nationalité ? Pourquoi commémorer la naissance d’un pays ?
Comment les Canadiens d’expression française ont-ils navigué entre leurs diverses allégeances par rapport aux fêtes collectives qu’on leur a proposées depuis ce « siècle des nationalités » ? Pour répondre à cette question, les historiens Joel Belliveau, Marc-André Gagnon, Dominique Laporte, Marcel Martel, Serge Miville et Michael Poplyansky retracent les origines et l’évolution de fêtes nationales célébrées au Canada : autour du 24 mai (la fête de la reine Victoria, le jour de l’Empire et la fête de Dollard-des-Ormeaux), le 24 juin (la Saint-Jean-Baptiste), le 1er juillet (la fête de la Confédération devenue, plus tardivement qu’on l’imagine, la fête du Canada) et le 15 août (l’Assomption, désormais fête nationale des Acadiens).
Les auteurs se concentrent sur les Canadiens d’expression française et sur la variété de leurs ancrages politiques au pays. Ils jettent ainsi un nouvel éclairage sur les identités nationales au Canada en examinant les interactions entre la vie citoyenne et les mises en scène ritualisées que sont les fêtes nationales.