Quel soulagement de n’avoir plus rien à faire que de jouer, de contempler, de paresser, de faire une sieste à midi, de vivre comme au commencement de la vie et aussi comme à la fin du monde, sans projet d’aucune sorte, sans jamais de hâte, l’air clochard, dans l’abandon, dans le présent uniquement. Je suis convaincue que je suis en train de vivre la meilleure de toutes mes existences.
Votre mari s’intéresse à une jeune femme qu’il voit tous les jours au bureau. L’enfant qui était apparu inopinément à votre porte est disparu aussi rapidement et inexplicablement. Maintenant que les rôles d’épouse et de mère n’ont plus aucun sens pour vous, pourquoi ne pas vous la couler douce ? Pourquoi ne pas passer vos après-midi dans un fauteuil, à surveiller la lumière qui poudroie à la fenêtre, le tremblement des feuilles dans les arbres ? Pourquoi ne pas occuper vos nuits à vous balader en toute liberté pendant que tout le monde dort ? Pourquoi ne pas éprouver la plus grande indifférence devant le passé comme devant l’avenir ? Pourquoi donc ne pas tout simplement mener la vie d’une chatte qui partage la maison de son maître sans être troublée par tout ce qui inquiète habituellement les humains ?
C’est littéralement ce qui se produit chez la protagoniste de ce roman, soudain métamorphosée en chatte sans que cela suscite trop d’émoi autour d’elle. Avec une ironie mordante, en poussant jusqu’à l’absurde les règles qui régissent nos vies, Ying Chen réussit à nous faire toucher ce qui se trouve au cœur de toute vie.
Ce que la presse en dit
« Ce faux roman regorge de phrases sensibles, dressant le portrait d'une époque où dominent l'individualisme, le repli sur soi et la peur de l'aliénation, les autres n'étant désirables qu'en tant que « tentative d'expansion de son petit ego ». »
Marielle Bedek, La Presse
« Ying Chen propose un constat amer, pessimiste. Une véritable charge contre les valeurs modernes, contre l’individualisme triomphant et contre l’inhumaine humanité. Élégante, sobre et efficace, l’écriture de Ying Chen captive toujours autant »
Dominique Lemieux, Le Libraire
« Suffit de soulever les couches de sa délicate écriture pour voir, béante, son ironie mordante. Dans Espèces, la lucide Ying Chen pousse loin, jusqu’à l’absurde, les règles qui régissent notre existence. On termine le livre chaviré. »
Claudia Larochelle, Ruefrontenac.com
« On reconnaît tout de suite la signature toute personnelle de Ying Chen. Cette sobriété, cette distance. Cette intelligence certaine. Et cette part de mystère qui plane. La véritable surprise, le revirement, le nœud de l'histoire, arrivent à la toute fin. On n'en dévoilera rien, mais c'est tout à fait savoureux. »
Danielle Laurin, Le Devoir
« C’est vraiment magnifique. »
Lorraine Pintal, Radio-Canada / Vous m’en lirez tant