Les seins de Faïna ont poussé l’espace d’un été, celui de ses seize ans. Et, avec les seins, sont apparus les admirateurs. Faïna pensait que sa mère, Oliko, et que sa grand-mère, Noutsa, lui confieraient alors le plus important des secrets de la famille: comment elles se sont mariées toutes les deux à seize ans. Et, surtout, qu’est-ce qui se passe après le mariage, quand les deux époux restent seuls ensemble. Mais personne ne lui a raconté quoi que ce soit. Les mots, c’est quoi ? Du vent !
«Il faut bien se marier au moins une fois dans sa vie, petite.» Voilà ce que grand-mère Noutsa se contente de répéter à Faïna. Mais qui ? Son premier fiancé aux noirs sourcils, ou le fils du vigneron au regard de feu?
Cette histoire se déroule dans un pays qui n’existe pas. L’Union soviétique a coulé comme le Titanic, mais le monde entier continue de nager vers cette épave pour regarder à travers ses hublots. Dans Faïna, de jeunes filles rêvent désespérément de se marier, des innocents se font tirer à bout portant, des femmes se déshabillent et écartent les jambes sur la table de la cuisine, une main qui sort de la terre saisit un homme par la cheville et son âme s’échappe, un cadavre repose sur un piano à queue, Brejnev se traîne jusqu’à la tribune en essayant de retenir ses pets. Voyez ! Voyez ! Voilà la vie derrière le hublot...
Ce que la presse en dit
« L’auteure d’origine géorgienne Elena Botchorichvili réussit encore une
fois un tour de force avec ce troisième roman. Tout comme dans son
premier ouvrage,
Le Tiroir au papillon (Boréal, 1999), elle
parvient, en une centaine de pages, à tisser un complexe mais lumineux
tableau qui forme, à l’arrivée, une véritable saga familiale hautement
picaresque courant sur trois générations. [...] Grâce à une construction
formelle toute en ellipses, en rebondissements temporels, faite de
phrases courtes et incisives, passant d’une protagoniste à l’autre,
mordant dans la vie comme dans son absurdité, Botchorichvili crée un
monde imagé dans lequel évoluent des personnages que l’on saisit
d’emblée, malgré une grande économie dans les descriptions
psychologiques. [...]Un roman fort, prenant et bouleversant, car tout
dénué de complaisance et d’atermoiements faciles. »
Pierre Thibault — Ici« L’univers disparu de
Faïna, texte bien tourné qui se situe entre la
novella
et le roman, n’a apparemment pas fini d’habiter les esprits de ceux qui
en sont issus, marqués à jamais par le contexte dictatorial qui pesait
sur eux,, parfois jusque dans le domaine de l’intime. »
Éric Paquin – Voir
Pour lire la critique complète« Une saga construite en peu de mots. Un tour de force. »
Michel Vézina – Pour la suite des choses / Radio-Canada Pour écouter la critique