À l’instant de ma mort, je souhaite être seul. Tant mieux si je suis dans un transat, face à la mer. On imagine que von Aschenbach revoit sa vie en un instant, qu’il songe à la beauté qu’il a imparfaitement évoquée dans ses œuvres. Moi qui ne serais au mieux qu’un honnête artisan des mots, je souhaiterais au moment de mon entrée dans le néant revoir en un éclair des gestes de femme, les tiens, Lise, et entendre des voix d’enfants. Ce serait pour moi une mort presque convenable. Mais je serais seul. Ne pas me donner en spectacle.
G. A.
« Une écriture hyper lucide. On reconnaît toujours la petite musique de Gilles Archambault. Grand coup de cœur pour cet auteur. »
« Dans les récits d’Il se fait tard, on retrouve l’écrivain qui doute, qui rit, qui aime, qui ne se fait pas d’illusions, mais qui souhaite à ceux et celles qui lui survivront de pouvoir espérer le plus longtemps possible. Avec son style élégant et sans fioriture, Gilles Archambault reste maître du mot juste. »
«Au crépuscule de sa vie, Archambault n’est pas de ceux qui sont à quêter leur postérité. Lucide, il regarde son existence comme on marche avec passion au bord d’un précipice, tout en observant la beauté du paysage. Il refuse, entre autres choses, de s’acheminer vers le néant de la mort escorté des flonflons de religions. Et c’est en cela aussi que, dans ce livre court, cet écrivain m’apparaît grand, une fois de plus. »
« C’est tellement plein de douceur, et pas triste malgré le sujet. Il a un style bien à lui, c’est-à-dire un mélange de lucidité, pince-sans-rire, de l’humour, beaucoup d’autodérision… Un style d’écriture très fluide, très clair, très limpide, des phrases courtes, on entend sa voix aussi. »