« Est-ce que la certitude de l’inéluctabilité de l’extinction du Soleil serait responsable de notre désensibilisation, de notre indifférence face à toute autre menace d’extinction ? »
Après avoir posé cette question, la conférencière s’est arrêtée en réprimant un bâillement. À ce moment précis, tous les auditeurs ont entendu la fameuse mouche voler.
Et n’est-ce pas justement là tout l’art de Suzanne Jacob, celui de nous faire entendre le silence de la fameuse mouche, ou plutôt, de le décoder, de le faire parler pour nous ? De quoi sont faits tous ces non-dits, qui nous pèsent comme autant de morts qu’on ne peut enterrer parce que c’est l’hiver ?
Éblouissantes de maîtrise, attentives à nos multiples dissimulations, ces nouvelles mettent en scène des personnages qui sont au milieu, juste entre pile et face, entre recto et verso, entre l’envers et l’endroit de leur vie.
Ce que la presse en dit
« Neufs nouvelles où Suzanne Jacob met à l’avant plan des personnages fascinants. Un recueil empreint d’intériorité, de mystère, d’atmosphère. »
« Plein de petites scènes gorgées de sens forment ce recueil qu’on a envie de relire pour trouver les jeux de miroirs qu’elle dissémine partout. [...] Chaque être humain traverse cette formidable odyssée de la pensée partagée entre le trivial et le tragique. Ce qui est étonnant dans les nouvelles de Suzanne Jacob, c’est à quel point elle rend ce flux de pensée où se côtoient tant le souvenir des disparus que la recherche d’une bonne bouteille de vin pour accompagner un repas. »
« Pour voir clair, il faut accepter de dessiller les yeux. Suzanne Jacob nous donne le privilège de participer à ses questionnements. Elle creuse les couches profondes des soubassements qui soutiennent ce que nous sommes — ancêtres, aspirations, animalité, espérance. Elle ne nous abandonne pas.»
« L’auteure de Laura Laur et de Fugueuses, selon toute vraisemblance, maîtrise toujours avec autant d’adresse l’art de l’esquive, indissociable chez elle d’une façon d’envisager la nouvelle comme un espace pouvant tolérer une certaine part de mystère, voire d’impénétrabilité. »
« Suzanne Jacob poursuit sa quête faite de questionnements et d’étonnements dans Feu le soleil, un recueil de neuf courtes nouvelles dont la densité éclaire autant qu’elle stupéfait. C’est là tout l’art d’une autrice qu’on aime lire et relire. C’est le talent d’une artiste au regard curieux, oblique, qui nous entraîne dans un refus salutaire de compromis simplistes ou paresseux. »