À l’aube des années 1950, dans la maternité d’un hôpital de Varsovie, deux femmes font connaissance. L’une vient d’accoucher d’une fille qu’elle appellera Ewa, l’autre d’un garçon à qui elle songeait déjà à donner le nom d’Adam. Nina et Pola ne peuvent s’empêcher d’éclater de rire devant cette coïncidence qui semble annoncer le début d’un monde nouveau.
Il est vrai que, même si les cicatrices de la guerre sont omniprésentes, l’avenir rayonne de promesses. Bientôt, Staline rejoindra son froid mausolée et les soulèvements populaires dans les pays de l’Est laisseront entrevoir un dégel de l’autoritarisme afin qu’advienne enfin cette société meilleure, plus juste, plus humaine, pour laquelle tant de héros se sont battus.
Aux familles de Nina et de Pola se greffent bientôt plusieurs autres, unies par les liens du sang, de l’amitié ou du cœur. Mais les vieux démons sont toujours prêts à se réveiller, et tous ces gens seront très vite chassés de ce « paradis » qui n’en est pas un. Dispersés aux quatre vents – aux États-Unis, en Israël et au Québec, à Trois-Rivières plus précisément –, ils trouveront de nouveaux horizons, de nouveaux rêves que la vie brisera parfois. Ils seront tentés de revenir au pays natal ou de reprendre la route. Chacun vivra cet exil de manière différente selon l’endroit où il a atterri, mais tous refuseront obstinément de devenir des étrangers les uns pour les autres.
Agnès Gruda nous enchante en tressant avec maestria les destinées d’une vingtaine de personnages, embrassant cinq générations et dispersés sur trois continents, accordant une pleine part d’humanité à chacun.
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