Le nouveau roman de Suzanne Jacob est une saga familiale condensée où la conscience du destin, de l’amour, du désir, de l’échec et de la liberté est traduite dans une langue limpide qu’éclaire un irrésistible humour. La romancière qui nous a donné L’Obéissance et Rouge, mère et fils évoque ici les jeux mystérieux, souvent cruels, de la transmission. Fugueuses montre comment certains de ces sortilèges de la filiation peuvent être rompus.
Nathe et Alexa ont saisi l’occasion de la mystérieuse maladie de leur mère pour mener leur barque et s’aventurer, chacune à sa manière et à l’insu de l’autre, au-delà des limites de Carouges, le village où elles vivent, au bord du fleuve. En compagnie de leur ami Ulysse, les adolescentes prennent la route pour le Nord, jusqu’au pays de l’autre versant, là où les eaux des rivières coulent vers un autre océan, déclenchant l’ébranlement des fausses vérités et des vrais mensonges qui courent à travers quatre générations, de l’aïeule Blanche à ses arrière-petites-filles.
Nathe et Alexa atteignent enfin Aiguebelle où les événements se bousculent, obligeant Nathe à prendre la direction des opérations. En effet, Blanche, son arrière-grandmère, et la vieille Inuite Aanaq ont besoin d’elle et de la complicité d’Ulysse pour que s’accomplisse, de toute urgence, la dernière fugue.
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la critique de La Presse
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