Pourquoi ne pas opter, si on peut se les payer, pour le confort et la facilité ? Repas fournis, fauteuils de cuir blanc cassé dans le hall, vue imprenable sur le mont Royal, cela ne vaut-il pas mieux que de s’échiner à entretenir une maison ? C’est ce que croit Jacqueline Laflamme, grand reporter à la retraite, lorsqu’elle emménage au Bel Âge, élégante résidence pour « personnes âgées » à Outremont.
Le hic, c’est qu’il y a des règles dans une résidence. On ne peut pas, par exemple, s’asseoir avec qui on veut pour les repas. C’est ainsi que Jacqueline ne mange pas à la « table des six », qui représente la crème de la crème des pensionnaires.
Et il y a pire. Les atteints. Ceux qui n’ont pas eu la chance d’avoir un cancer et dont l’esprit sombre tranquillement mais irrémédiablement dans les ténèbres de la démence. Ils bavent en mangeant, reniflent, se font dessus. Bref, ils gâchent le plaisir de tout le monde. Est-ce pourtant une raison pour qu’on exige qu’ils soient exclus des repas et des activités de la résidence ? C’est ce que croit Pierre, le juge, qui fait pression auprès de Lucie Robitaille, la directrice de la résidence.
Mais Jacqueline Laflamme ne l’entend pas de cette oreille. Elle a encore ses principes, son sens de la justice, et elle dit non à l’apartheid chez les vieux. C’est donc la guerre qui éclate au Bel Âge. Et la guerre, elle connaît ça !