L’auteur de cet essai s’était d’abord donné pour but de retracer les contributions du ministère des Affaires sociales et de son successeur, le ministère de la Santé et des Services sociaux, au développement de la recherche.
En tirant sur cette ficelle, il a ferré un poisson beaucoup plus gros que prévu : c’est tout à coup l’ensemble du système de soins de santé et de services sociaux qui émergeait. Pour comprendre l’action du ministère dans le domaine de la recherche, il a dû revoir toute la séquence des faits antérieurs et postérieurs à la réforme de 1971, jusqu’à aujourd’hui, ou presque. Il s’est demandé pourquoi on n’avait jamais adopté une politique de recherche alors que la nécessité en était déjà démontrée dans le rapport de la commission Castonguay-Nepveu de 1971 et réaffirmée dans le rapport de la commission Rochon, dix-sept ans plus tard — et pourquoi, depuis, on n’en parle plus.
Or, cette immense réforme de la santé, l’une des grandes réalisations du Québec moderne, n’avait été que partiellement appliquée. Alors que les propositions de la commission Castonguay-Nepveu formaient un tout, un ensemble cohérent dont les éléments devaient concourir à un fonctionnement harmonieux, on avait choisi dans ce tout, et on avait laissé tomber beaucoup de choses. Dès lors, le système mis en place semblait condamné à se gripper. Mais l’aspect fondamental de la réforme dont on n’a pas suffisamment tenu compte, c’est sans conteste la lutte contre la pauvreté et ses conséquences par l’établissement d’un véritable revenu garanti.
Comment ne pas voir dans l’histoire récente du Québec une parfaite illustration de cette affirmation ?
« Gros et très utile travail que celui d'André Lemelin. L'auteur accomplit ici un remarquable travail d'historien-archiviste en retraçant et en analysant systématiquement toutes les études réalisées au Québec depuis les débuts sur l'organisation des soins de santé. » Jean Carette, Les Cahiers de lecture