Dans la paisible banlieue de Boucherville, pendant que sa mère explore le monde des voyants et des esprits, Jérôme Borromée, qui traverse l’adolescence, se retrouve mêlé à d’étranges rituels. Rituels où sont engagés son père, son grand frère, son meilleur ami, ses camarades d’école, plus ou moins fortunés, et qui visent à définir la place de chacun dans la hiérarchie de l’existence.
Toutes les manières sont bonnes de marquer sa supériorité, l’argent, l’intelligence, la sexualité, assignant à chacun le rôle qui lui revient, victime ou bourreau. Au nombre des victimes, il faudra enfin compter les rêves et les ambitions de Jérôme Borromée.
Cette première œuvre de fiction de Guillaume Bourque propose une variation étonnante sur le thème du roman d’apprentissage.
Tu aurais aimé vivre dans une série, être un personnage, une surface ; être ta propre fiction sans subir l’inconfort de t’en apercevoir. Être Don Draper, Hank Moody, Jim Phelps, au pire J. R. Mais tu n’as rien de Don Draper ou de J. R. Tu es plutôt comme Pierre Lambert dans une version de Lance et Compte où il n’est pas repêché par le National de Québec ; où il retourne, penaud, livrer des chips dans son camion à Trois-Rivières. Un Pierre Lambert qui passe ses fins de semaine soûl devant sa télé, à regarder jouer au hockey ceux qui ont réussi à se tailler une place. Peu importe l’issue du match, c’est toujours Lambert, en loques sur son divan, qui en est le grand perdant.