Marie Uguay occupe une place à part dans la poésie québécoise. Sa poésie sensuelle, qui chante la beauté du monde, lui a gagné des lecteurs nombreux et fervents.
Le destin tragique de Marie Uguay lui confère aussi la marque des êtres d’exception. Comme Nelligan, comme Saint-Denys-Garneau, elle est fauchée en pleine jeunesse. C’est le cancer qui l’emporte à vingt-six ans, en 1981.
Il aura fallu attendre plus de vingt ans avant de lire ce journal, publié ici pour la première fois. Il fait figure de document unique où prose et poésie se répondent, et qui nous entraîne aux sources mêmes de la création. Elle y fait la chronique des quatre dernières années de sa vie où, menacée dans son corps, sa soif de vivre se concentre dans l’histoire d’un amour impossible et secret qui devient comme une énigme à dénouer, incarnant à la fois la vie et la mort, nourrissant dans sa quête obstinée son oeuvre entière.
Marie Uguay donne ainsi à entendre une voix de femme d’une sensibilité exceptionnelle et d’une suprême intelligence, qu’elle traduit dans une prose souveraine, au rare pouvoir d’évocation.
Ce journal nous permet d’apprécier à sa juste valeur le très grand écrivain qu’était Marie Uguay. Il s’agit, en outre, d’une lecture tout simplement bouleversante.
Le texte du Journal a été établi et est présenté par Stéphan Kovacs.
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