Paillard, rabelaisien, parfaitement irrévérencieux, La Mère morte est une irrésistible satire de la vie universitaire. Le lecteur y perdra peut-être quelques illusions, mais il y trouvera la preuve irréfutable que les plaisirs de la chair sont la panacée contre les maux de l’esprit.
Tout a commencé par les atomes du Christ, quand la querelle qui a opposé au xviie siècle Galilée à un obscur jésuite au sujet de la véritable nature du Fils de Dieu s’est soudain mise à obséder François Cournoyer, professeur d’histoire des religions, au moment même où il honorait, à sa manière, les charmes de la sulfureuse Simone Grenier, sa collègue au Département des sciences, au fond, pas si religieuses.
Ensuite ce sont les atomes de l’alliance que porte sa mère, six pieds sous terre dans le cimetière de la paroisse Saint-Elzéar, à Vimont, qui semblent s’être dégradés pour se rematérialiser dans la boîte à souvenirs de François, à Outremont. Enfin, c’est Simone elle-même qui se matérialise inopinément à Bergen, tandis qu’en compagnie de ses collègues Richard Phaneuf et Bernard Babin, François s’offre quelques jours de tourisme avant que ne commence le Congrès international de sciences historiques d’Oslo. (Quoique la présence de ladite Simone s’explique peut-être davantage par la dextérité de celle-ci à jongler avec les subventions de voyage qu’avec les mystères de la transsubstantiation.).
Toujours est-il que, convaincu de la réalité de phénomènes absolument irréconciliables avec la raison, après avoir reçu la visite d’une secte millénariste, les Derniers Frères esséniens de Jésus, François s’enferme chez lui pour attendre son départ vers un monde meilleur. Un professeur qui perd la foi en la science, il y a déjà péril en la demeure. Mais s’il promet de se suicider, l’amitié ordonne qu’on lui vienne en aide. Ses collègues Phaneuf et Babin, en compagnie de sa voisine, Marcella Persico, spécialiste de la curie romaine aux XVIe et XVIIe siècles, se liguent donc pour ramener François dans le droit chemin.
« Vous cherchiez un livre rigolo comme premier livre de vacances? Ou mieux un roman qui vous donne envie de ne pas encore complètement fermer la porte sur votre dernière session universitaire? Ne cherchez plus.
La Mère morte de Robert Gagnon devrait répondre à vos attentes, pour peu que vous ayez l’esprit le moindrement ouvert et non point fermé à la paillardise! »André Magny –
Le Droit
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« Un roman foisonnant de pensées originales, parfois cru mais surtout toujours débordant d'amour pour la vie. Cette satyre du monde universitaire des plus caustique vous réjouira, tout en vous inquiétant un tant soit peu. »
Florence Meney -
Radio-Canada/Arts et spectacles