« Dans cet essai très libre au charme secret, VLB traite à sa façon du raffinement mondain des Lumières. En se fiant à sa puissante intuition, il en arrive à des conclusions qui, si fantaisistes qu’elles paraissent être, se rapprochent de celles auxquelles aboutit la très sérieuse et très érudite Benedetta Craveri. Beaulieu soutient que la démesure de la conversation voltairienne “fonde une nouvelle pratique de la littérature, celle de l’écrivain se situant au-dessus de tout”. Le solitaire de Notre-Dame-des-Neiges se reconnaît dans la “monstruosité totalitaire” de ce “surhomme”. Le délire érotique qui s’insinue dans les lettres de Voltaire prouve à Beaulieu que sous les raffinements mondains se cache le souffle vital de la littérature. Désintoxiqué de tout et replongé dans les profondeurs de son propre génie, Victor-Lévy Beaulieu accuse Voltaire, à demi-mot, de dénigrer par anticipation la nature sauvage de la littérature québécoise et d’oublier que l’écriture existe uniquement pour changer le monde. »
Michel Lapierre, Le Devoir