Galilée a révolutionné notre manière de voir les planètes. Toutefois, la science, elle, se fait non pas dans le vide sidéral, mais sur terre, parmi les humains. Tout astronome de génie qu’il fût, Galilée était en même temps un homme d’affaires, un politique, un mari et un père. Il est fort à parier qu’il a consacré beaucoup plus de temps à cajoler les grands de ce monde, à se défendre devant ses ennemis, à se livrer à des commerces petits et grands, et à fréquenter des artistes qu’à observer le ciel, l’œil collé à sa lunette.
Dans ce livre, deux grands spécialistes de l’histoire des sciences reconstituent les mémoires imaginés d’un témoin privilégié de la carrière de Galilée, Francesco Niccolini, qui fut de 1621 à 1644 ambassadeur à Rome du grand-duc de Toscane, dont Galilée était le protégé.
Ayant été au cœur des échanges avec le pape pour sauver Galilée d’une condamnation certaine à son procès de 1633, l’ambassadeur nous raconte avec verve les relations de l’astronome avec les divers acteurs importants de la cour vaticane, en particulier le cardinal Francesco Barberini, neveu du pape Urbain VIII, et le père dominicain Niccolò Riccardi, secrétaire du Saint Office au moment de décider (entre 1630 et 1632) de la publication du Dialogue sur les deux principaux systèmes du monde, ouvrage qui déclenchera la colère du pape.
Établis à partir de la volumineuse et passionnante correspondance de Niccolini, en grande partie inédite, ces faux mémoires projettent un éclairage original sur la vie d’un des plus grands scientifiques de tous les temps. En plus de nous faire découvrir des aspects méconnus de la carrière de Galilée, comme la mise au point de sa méthode de détermination de la longitude et les efforts qu’il a déployés pour la vendre aux grandes puissances maritimes qu’étaient l’Espagne, les Provinces unies et la France, ce livre nous rappelle, en brossant un passionnant tableau d’époque, la grande contingence des événements historiques.