Swiv a été renvoyée de l’école après s’être battue… encore une fois. Et, ce coup-ci, la petite fille de neuf ans n’est pas près de remettre les pieds en classe. Il faudra que les adultes de la maison s’occupent de son éducation. Enfin, certainement pas son père, absent depuis des lustres, ni sa mère, enceinte jusqu’aux yeux, qui revient toujours épuisée et exaspérée du théâtre où elle enchaîne les répétitions. Ce sera donc sa grand-mère, l’exubérante Elvira, qui jouera les enseignantes à domicile, entre quelques pilules pour le cœur et un match des Raptors de Toronto à la télé.
Porté par la voix inoubliable de Swiv, qui manie le sarcasme avec une dextérité sans égale, Nuit de combat nous livre l’histoire d’une famille pas tout à fait comme les autres où les fous rires, les crises de nerfs et les moments de liesse ne laissent aucune place au silence et à l’indifférence. Avec ce roman survolté à l’écriture jubilatoire, Miriam Toews signe une ode à trois générations de femmes qui n’ont jamais eu peur d’élever le ton contre les hommes et les dogmes qui veulent les faire taire.
« Comme une maison, l’œuvre de Toews peut être visitée à notre guise, selon les pièces qui nous intéressent. Certains grands thèmes – l’enfance mennonite, la santé mentale, le suicide – apparaissent parfois en trame de fond, parfois à l’avant-plan. La traduction sans faille de Paul Gagné et de la regrettée Lori Saint-Martin (Nuit de combat est le dernier roman qu’elle a traduit) contribue à préserver cette cohésion dans l’univers de Toews, même en français. »