Juin 1963. Une jeune autrice québécoise de vingt-trois ans arrive aux États-Unis, lauréate d’une bourse Guggenheim. Elle choisit de s’installer à Cambridge, au Massachusetts, à quelques pas de l’Université Harvard et de ses fabuleuses bibliothèques. Ses premiers romans ont été remarqués aussi bien à Paris qu’à Montréal, mais rien ne l’a préparée à affronter le nouveau milieu qui sera le sien et que domine la présence redoutable du grand critique Edmund Wilson. Elle découvre en même temps une communauté d’artistes qui lui servira de modèle, ainsi que le combat de toute une jeunesse contre le racisme qui la marquera à jamais.
Marie-Claire Blais a rédigé ces souvenirs trente ans après les faits, alors qu’elle s’apprêtait à écrire son œuvre maîtresse, le cycle « Soifs ». Nous découvrons donc à travers ses yeux Key West, où elle vient de s’installer, sa faune et ses rues écrasées par le soleil, qui inspireront les personnages et les décors de sa grande fresque. Ces deux moments charnières de sa vie et de son œuvre se trouvent donc superposés ici, offrant à tous ceux qui s’intéressent à Marie-Claire Blais une rare et précieuse plongée au cœur de son processus créateur.