Il y a des vies qui semblent résumer toute une époque. C’est le cas de celle de la journaliste Adèle Lauzon.
Après avoir grandi dans le Québec de Duplessis, Adèle Lauzon s’embarque pour l’Europe en 1950. Elle y trouve un continent encore ravagé par la guerre, mais où elle fait l’expérience d’une extraordinaire liberté de vivre et de penser. C’est ainsi qu’après avoir sillonné la France avec les camarades Jacques Languirand et Hubert Aquin, elle découvre le communisme en même temps que l’amour.
En rentrant au Québec, elle se taille une place dans le journalisme, non pas confinée aux pages féminines, mais bien comme première femme responsable des questions de politique internationale à La Presse. Pour le Magazine Maclean, elle couvre deux révolutions – fort différentes – qui ont marqué le siècle, à Cuba et en Algérie, ce qui lui donne l’occasion de connaître quelques-uns de leurs principaux acteurs.
D’ailleurs, la révolution, tranquille ou pas, semble gagner le monde. Même au Québec les bombes commencent à exploser. Et cette révolution ne se confine pas à la politique. Jusque dans la sphère privée, plus rien n’est jamais acquis une fois pour toutes, et il faut
trouver le moyen d’être à la fois épouse, mère, amante.
Cette vie hors du commun, Adèle Lauzon a trouvé les mots pour la raconter avec un charme unique. Elle réussit à nous faire traverser en sa compagnie, emportés, amusés, étonnés, toute la Révolution tranquille, comme si on y était.