Ils s’étaient rencontrés de la manière la plus dangereuse qui soit. Ils s’étaient rencontrés à 120 km/h sur l'autoroute. Ils s'étaient rencontrés en excès de vitesse. Elle transportait une grosse mouche dans sa voiture depuis Ottawa, lui venait tout juste de syntoniser une chanson des Stones à la radio. Elle avait dépassé sa Mazda rouge et avait jeté un coup d’oeil à l’homme qui conduisait, comme elle se trouvait à sa hauteur. Il l’avait vue le regarder. Il l’avait trouvée jolie et avait décidé de la redépasser. Cette fois-là, elle avait pris le temps de lui glisser un sourire. Elle l’avait suivi de près pendant quelques minutes, attendant la suite. Puis, il s’était mis à ralentir, à descendre sous les 110 km/h. Elle avait enclenché son clignotant et s’était rangée sur la voie de gauche. Avec un gros marqueur noir, il avait inscrit un numéro de téléphone sur une feuille qu’il étampait maintenant dans sa vitre. Elle avait farfouillé dans son sac à la recherche de son cellulaire, avait composé le numéro.
L’art de la légèreté. Le coup de griffe qu’on n’a pas vu venir, la caresse qui déchire, le don de toujours retomber sur ses pattes. Un écrivain qui écrit des nouvelles se doit de partager de nombreuses qualités avec le chat.
Dans ce premier livre, Véronique Papineau révèle une maîtrise hors pair.
Qu’elle raconte l’histoire d’amants qui rompent par la poste, la solitude de la vie de bureau, la fugue de deux adolescents dans la grande ville, chacune de ces scènes de la vie contemporaine prend un relief inattendu. Rien ici de banal : tout comportement est soumis au regard de cette fine observatrice et raconté avec un ton unique qui fait les vrais écrivains.
Ce que la presse en dit
« C'est avec une aisance et une maîtrise de style assez remarquable que la nouvelliste âgée de vingt-huit ans fait son entrée en littérature. »
Suzanne Giguère - Le Devoir
« Véronique Papineau possède un talent certain dans l'art d'écrire la réalité contemporaine et dans celui de la nouvelle. »
Jean Levasseur - Nouvelles Études Francophones
« Pour écrire ces histoires, où la présence d'un chat est un clin d’œil, [Véronique Papineau] a adopté un ton mordant, des phrases lapidaires et des chutes parfois cruelles. »
Châtelaine
« [Le lecteur] sera frappé par la vivacité du style, par la tendresse ironique du propos et par l'aspect ludique de l'écriture. »
Ginette Bernatchez - Québec français
« Douze histoires où l'auteure fait entendre une vraie voix. »
Danielle Laurin - Elle Québec