Romain, professeur de philosophie à la retraite, est veuf. Irène est une actrice célèbre désormais confinée aux rôles de reine mourante. Ils ne le savent pas encore, mais un être les relie : Jérémie.
Irène a l’habitude d’attendre le jeune itinérant dans la ruelle derrière le théâtre quand elle va fumer une cigarette entre deux scènes. Il lui récite Dostoïevski, qu’il semble connaître par cœur, ou bien des poèmes qu’il improvise au fur et à mesure. Il lui dit qu’elle est belle. Parfois, il lui demande de l’aider à se faire un shoot.
Romain a rencontré Jérémie au sortir des funérailles d’un de ses plus vieux amis. Il est passé devant la main tendue du jeune homme assis sur les marches de l’église. Il a deviné le regard de braise sous le capuchon. Il l’a attrapé par le bras et l’a fait monter dans sa voiture, sans savoir où il voulait le mener. Ils sont désormais inséparables.
Irène et Romain aiment Jérémie, qui les aime en retour. Et voilà qu’un soir de première, grâce à un billet qu’il a trouvé dans sa boîte aux lettres, Romain fait la connaissance d’Irène. Très vite, ils comprennent le piège qu’on leur a tendu.
Ce que la presse en dit
« Avec le personnage de Jérémie, Lalonde met en scène la magnificence de certains êtres, qui semblent portés par quelque chose de plus grand qu'eux, à la fois affranchis, dotés d'une pensée qui ne s'impose aucune œillère, mais contraints, parce que sans cesse obligés de réprimer leurs fulgurances. Sorte de poète maudit, Jérémie est de la trempe des Kerouac et Cassady, voyou impénitent aux révélations mystiques, qui espère l'emporter au paradis. » Isabelle Beaulieu, Lettres québécoises.
« J’ai retrouvé le Lalonde que j’aime, celui des grandes questions, des gestes qui risquent de tout bouleverser. Le drame et la rédemption par l’œuvre d’art, quelle soit picturale, écrite ou musicale ! L’enfance blessée, la présence consolante et effrayante de la nature qui suit l’écrivain partout. Il déroute, bouscule encore, emprunte un grand détour pour mieux se surprendre. Soie et lame du poignard pour aller vers l’œuvre, la beauté, l’apaisement certainement. La tragédie pousse les êtres au bout de leur vie et de leur obsession. La beauté ne peut-elle surgir qu'au cœur du drame ? »