Il existe, dans les domaines français et anglo-saxon, une longue tradition de réflexion sur ce qu’on peut appeler l’art du roman. Curieusement, cette réflexion est rare au Québec. Les romanciers parlent volontiers de leur oeuvre ou de leurs projets, ou encore de la littérature en général, mais peu de l’art précis qu’ils pratiquent (les poètes, en cela, sont beaucoup plus prolixes).
Pourtant, le roman constitue ici comme ailleurs une forme artistique majeure et il n’échappe en rien aux grandes questions – sur sa spécificité, son rôle, ses limites – qui partout se posent à lui. Mieux encore : à ces grandes questions s’ajoutent celles qui sont propres au contexte littéraire québécois comme aux conditions dans lesquelles s’exerce ici l’imaginaire romanesque.
C’est pour répondre à cette lacune que l’équipe de recherche TSAR («Travaux sur les arts du roman») de l’Université McGill a tenu, en mars 2011, une journée consacrée à la « La pratique du roman ». Ont participé à cette journée Nadine Bismuth, Trevor Ferguson, Dominique Fortier, Louis Hamelin, Suzanne Jacob et Robert Lalonde. S’ajoutent dans ce volume les contributions de Gilles Archambault et de Monique LaRue. Il était entendu que la réflexion des romanciers invités à cette journée serait la plus libre possible et qu’elle pouvait porter sur n’importe quel aspect de l’art romanesque, du plus singulier au plus général, la seule condition étant que cette réflexion soit celle non d’un critique, mais d’un praticien.
Les textes réunis ici ont été écrits dans le cadre de cette journée, dont ils constituent le prolongement.
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