Les jeunesses se suivent, mais se ressemblent-elles ? Telle est l’interrogation à l’origine de cet ouvrage. Qu’y a-t-il de commun entre les jeunes militants catholiques d’hier et les jeunes activistes anti-mondialisation d’aujourd’hui ? « Pas grand-chose ! » diront certains, prenant acte des profondes mutations qui ont touché l’ensemble de la société québécoise des dernières décennies. « Tout ! », au contraire, diront les autres, pour qui la jeunesse est, de toute éternité, le temps béni de la contestation et de l’engagement…
Pour répondre à cette question, Louise Bienvenue s’est penchée sur les mouvements d’Action catholique (JOC, JEC, JAC et JIC), qu’elle perçoit comme un lieu privilégié d’observation de la « construction » de la jeunesse comme groupe social au Québec. Elle s’intéresse surtout à la période 1930 à 1950, qui correspond aux années pionnières des mouvements.
Pépinière de personnalités publiques, l’Action catholique a accueilli en ses rangs les Claude Ryan, Simonne Monet-Chartrand, Gérard Pelletier, Jeanne Sauvé, Guy Rocher, Pierre Juneau et autres citoyens d’influence qui ont marqué la scène publique des années 1960 à 1990. Faire l’histoire de ce mouvement, c’est donc renouveler et élargir le récit de l’accès du Québec à sa modernité.