Postface, chronologie et bibliographie d’Alessandra Ferraro
Ce n’est que récemment que Marie de l’Incarnation a commencé à être appréciée comme auteur et que ses écrits ont été intégrés dans l’histoire littéraire. Dans la Relation de 1654, son autobiographie spirituelle, l’ursuline de Tours reconstruit son itinéraire mystique lié, de manière indissoluble, à son expérience de première missionnaire française dans la colonie de la Nouvelle-France.
Il s’agit du récit d’une femme qui se raconte à son fils pour justifier son abandon et pour l’instruire dans un cheminement spirituel qui constitue pour elle le but principal de tout itinéraire chrétien. Marie, nourrie de lectures religieuses et de la Vida de sainte Thérèse d’Avila – un « best-seller » de l’époque –, doit trouver une forme et un langage qui lui permettent de raconter sa double aventure exceptionnelle, marquée par le renoncement, par son désir de s’anéantir dans la Divinité ainsi que par sa volonté de parcourir des régions inconnues et désertes du monde et de son âme.