Au moment où tombait le mur de Berlin, en 1989, le penseur américain Francis Fukuyama annonçait « la fin de l’histoire ». Il avançait que l’apaisement des tensions entre communisme et capitalisme, conjugué à l’expansion de la démocratie libérale à l’occidentale, marquait l’aboutissement de l’évolution socioculturelle et politique de l’humanité.
Un quart de siècle plus tard, voici que l’histoire est de retour. Le XXIe siècle n’a pas été témoin d’un progrès constant nous menant vers la paix et un mode unique de gouvernement, mais plutôt de la réapparition de phénomènes que nous croyions disparus : exécutions arbitraires, tentatives d’annihilation de minorités ethniques ou religieuses, invasions et annexions de territoires et vastes mouvements de réfugiés. Il a également vu les démocraties libérales chanceler, surtout à cause d’inégalités économiques telles qu’on n’en avait pas connu depuis le XIXe siècle.
Le Retour de l’histoire illustre ces phénomènes et se donne pour tâche de les expliquer. Jennifer Welsh nous montre comment des réalités et des façons de faire qu’on croyait associées au Moyen-Âge sont au contraire d’une troublante modernité. Elle nous rappelle également que notre modèle de démocratie n’est pas le résultat obligé de l’histoire, et que nous devons nous engager plus activement pour le préserver du naufrage.