J’ai tout mis dans des boîtes à chaussures que j’ai été porter dans la cour. J’ai imbibé le carton de combustible à fondue et j’ai allumé. Le feu a été long. En voyant les couleurs qui montaient du bûcher, mes yeux se sont embués. Ce bleu-vert qui fendait l’air, était-ce le polaroid de ma confirmation ? Quelle fête ancienne expirait de ce grésillement ? J’avais la gorge serrée : je tuais quelque chose. Je pleurais mes traces.
N’y a-t-il pas pour chacun de nous, quand nous avons assez vécu, un moment où nous prenons conscience que la vie est finie ? Non pas que la mort est imminente, mais que la vie est finie, comme on le dit d’un ensemble fini. Que faire alors des objets que nous avons accumulés et qui seront peut-être la seule trace de notre passage sur terre ? Que faire des secrets et des mensonges que nous traînons avec nous depuis l’enfance ? Que faire de nous-mêmes ? À qui nous « donner » ?
La prose si personnelle de Michael Delisle fait encore une fois merveille pour sonder la profondeur de l’instant en apparence le plus banal, pour illuminer ce qui se cache sous la surface lisse de la vie, pour éclairer le mystère sans jamais lui faire perdre son pouvoir de fascination.
Ce que la presse en dit
« Avec Rien dans le ciel, [Michael Delisle] confirme non seulement son talent à ébaucher en quelques traits des personnages crédibles, en lesquels on reconnaît son prochain ou soi-même, et de concocter des récits solides ne reposant pas que sur une chute surprenante, mais aussi son habileté à colliger des nouvelles sans que l’une fasse de l’ombre aux autres. » ****
Manon Dumais, Le Devoir
« À mon sens, vous êtes l’un des meilleurs écrivains au Québec. Quand on vous lit, on sait qu’on a affaire à quelqu’un d’exceptionnel ».
Marie-Louise Arsenault, Plus on est de fous, plus on lit (Radio-Canada)
« Dans ces huit nouvelles, Michael Delisle continue d’écrire où ça fait mal. S’il n’y a rien dans le ciel, c’est bien parce que les pertes et les défaites s’accumulent sur la terre. Une écriture précise, captivante, fouillant derrière les faux-semblants du quotidien pour nous assurer d’un plaisir bien réel, celui-là, de lecture. » ****
Mario Cloutier, La Presse +
« Phrases d’une lucidité imparables, images frappantes et altérité rassurante sont autant de phares dans ces textes pour continuer d’avancer dans la nuit noire et par beau temps aussi, voire pour accueillir quelque chose comme l’espoir. »
Claudia Larochelle, Les Libraires
« La prose de Michael Delisle aime se poser sur le vertige du gouffre, ces traces d’enfer que chacun porte en soi, remontées à la surface pour asphyxier un moment ses personnages. Et ces vacillements, un pied dans le vide, sont porteurs de regrets épars qui nous émeuvent. »
Odile Tremblay, Le Devoir