Pouvons-nous devenir tout ce que nous désirons être ? Ou bien notre avenir est-il déjà irrémédiablement inscrit dans notre passé ? Est-il possible que l’amour et l’innocence rachètent les souillures de la corruption et de la haine ? Où s’arrête la bienveillance et où commence l’abus ? Qu’est-ce qui sépare la foi du fanatisme ? L’amour de la prostitution ? La grâce de la honte ?
En cherchant des réponses à ces questions, ce roman nous emmène dans les années 1870, alors que Sugar, séduisante pensionnaire du bordel de la terrifiante Mrs. Castaway, aspire à une vie meilleure. À mesure qu’elle gravit chacun des échelons de la société londonnienne, nous faisons la connaissance de toute une galerie de personnages séduisants, déconcertants, merveilleusement dessinés par le romancier – un marchand de parfums sans scrupules, sa femme qui a perdu l’esprit, son frère bigot, son enfant caché, tout un aréopage d’ambitieux et de roués, de gavroches, de prostituées pour tous les goûts, un chat de sexe indéterminé, et la Société du salut, cette cohorte de zélés sauveurs des femmes perdues.
Au cœur de ce récit panoramique, polyphonique, il y a le combat d’une jeune femme pour s’élever, corps et âme, au-dessus du ruisseau. Bien que l’époustouflante reconstitution historique à laquelle se livre Faber fasse de Sugar une femme bien de son époque, la compassion et la finesse avec lesquelles il nous la rend lui confèrent un attrait intemporel.
Captivant dès la première page, cet immense roman, aux proportions toutes victoriennes, nous invite à une lecture riche, complexe, enivrante, profondément satisfaisante. Fruit de vingt ans de travail, ce roman est le plus ambitieux de Michel Faber à ce jour et il vient confirmer la place que celui-ci occupe parmi les écrivains les plus doués en Grande-Bretagne.
En coédition avec les Éditions de l'Olivier.