Septembre 1994. Dans la perspective du référendum sur la souveraineté qui s’annonce, les relations entre le gouvernement québécois et les communautés autochtones sont plus tendues que jamais. Le projet hydro-électrique Grande-Baleine ternit l’image du Québec à l’international, les corps policiers n’osent plus s’aventurer dans les réserves indiennes, et les Autochtones font valoir leur propre droit à l’autodétermination.

Le premier ministre, Jacques Parizeau, charge alors David Cliche, qu’il nomme adjoint parlementaire pour les questions autochtones, de rétablir les ponts. Issu d’une famille beauceronne qui cultive depuis longtemps des liens d’amitié avec les Premières Nations, et ayant vécu parmi des communautés autochtones du Grand Nord, Cliche était l’homme tout désigné pour mener à bien cette mission. Il recommande l’abandon du projet Grande-Baleine, s’assure que le régime juridique québécois s’applique à tous les citoyens, fait établir par des experts internationaux le processus qui permettra au Québec de devenir un État souverain sans compromettre son intégrité territoriale, tout en veillant à resserrer les liens avec les États-Unis et la France, qui seraient appelés à reconnaître un Québec indépendant.

En se remémorant ces années mouvementées, David Cliche déploie une réflexion de fond sur des questions qui restent toujours aussi cruciales aujourd’hui, en même temps qu’il nous livre un témoignage humain des plus émouvants, animé par le souci d’établir un dialogue d’égal à égal, empreint de respect et de franchise.