Ma mère habite désormais à cinq minutes à pied de chez nous, dans une maison de retraite. Je lui ai parlé ce matin.
— Sur quoi écris-tu ? m’a-t-elle demandé.
Question qu’on pose habituellement aux journalistes.
— Sur rien, lui ai-je répondu. Sur la façon dont les gens dansaient et aimaient en Union soviétique. Tu te souviens, comme dans ces films qu’on nous interdisait de voir.
Elle a éclaté de rire. J’ai entendu soudain une vague refluer vers la mer et s’infiltrer dans les petits écueils du rivage.
— Il faut écrire sur la façon dont nous travaillions, dont nous combattions ! me conseilla-t-elle.
Elle ne savait pas seulement construire des datchas !
— Un jour, j’écrirai un roman sur toi et mon père, lui dis-je.
J’avais envie qu’elle éclate une nouvelle fois de rire, je voulais entendre cette vague venue de la mer.
— Un roman aussi court qu’un poème, avec seulement les moments les plus lumineux. Un roman sténographique.
— Pourquoi sténographique ? m’a-t-elle demandé, troublée.
Écris un gros roman ! Et lourd, pour qu’on puisse casser des noix avec !
Une fête, pas une femme.
Et voilà mon fils, Frédéric, mon garçon, tu nous as écrit que vous allez passer en Géorgie durant votre voyage de noces, et tu as dit que tu veux voir la tombe de mon père. Tu m’as demandé de te parler de l’Union soviétique et de ma famille. Je t’en suis reconnaissant.
Pardonne-moi d’avoir écrit une aussi longue lettre.
Tu sais, je vieillis.
Ce que la presse en dit
« C’est un très beau récit. Il y a une nostalgie dans ce livre-là qui nous prend à la gorge. Il n’y a pas un mot de trop. »
Jean Barbe,
Le club de lecture à Bazzo. TV / Télé-Québec
« C'est sans en avoir l'air que le récit se déploie, nous empoigne, nous séduit, nous émeut. Dans le roman La Tête de mon père, c'est particulièrement réussi. On entre dans ce livre par une petite porte, qui nous conduit à une autre porte, et ainsi de suite. »
Danielle Laurin –
Le Devoir« Elena Botchorichvili nous amène directement en Géorgie. On sent combien ses racines sont fortes et importantes. C’est un vrai dépaysement. Elle remet en question, toujours avec humour, la version nord-américaine du vilain communisme soviétique. »
Aude Jiminez - Radio-Canada / Tam Tam Canada
« C’est très efficace. Il y a beaucoup de tendresse et d’humanité. Il y a aussi une critique de la société, de l’ironie. »
Pascale Navarro,
Le club de lecture à Bazzo. TV / Télé-Québec
« La fin est merveilleuse. Cette longue lettre, qui n’est pas longue du tout, il faut la lire. »
Lorraine Pintal, Radio-Canada / Vous m’en lirez tant
« Une langue très rythmée, très séduisante. C’est un très beau roman. »
Tristan Malavoy-Racine,
Voir