Une jeune femme vit avec son enfant et son mari, souvent absent, au bord d’une rivière près de laquelle elle fait des promenades quotidiennes ou qu’elle regarde depuis la fenêtre de sa vieille maison entourée d’arbres fruitiers. Les jours s’écoulent sans histoires : cette femme « doit être heureuse », elle a tout pour ça. Mais attention, ce calme, cette absence de remous, cachent un mouvement d’une grande violence. Quel est ce mouvement, quel est ce repos auxquels l’héroïne se livre corps et âme à l’abri de tous, qui ne voient qu’une jeune femme qui fait des promenades, des confitures, ou qui ne défait son sapin de Noël qu’en février ? Qu’est-ce qui se passe quand il ne se passe rien ? Il se passe que le temps passe et ne passe pas. Chaque instant dont nous sommes conscients nous enracine dans la réalité inextricable de la vie et de la mort. Le roman de Katerine Caron est un roman d’amour, si on entend par amour non pas le désir qui nous porte vers un être dans l’espoir de s’y reposer, mais bien au contraire ce désir qui dit oui au pardon et à l’instant présent, ce désir en nous qui dit oui à ce mouvement qui nous donne à la fois la vie et la mort. La rivière, les arbres, les maisons, les êtres.