Les Amériques ne figurent encore sur aucune carte quand Moshé décide de fuir son shtetl misérable et les pogroms qui le ravagent. Répondant à l’appel du large et de l’inconnu, le boychik de quatorze ans embarque comme moussaillon sur un navire de commerce et se retrouve bientôt en plein cœur de l’Inquisition espagnole. Commence alors une aventure rocambolesque qui le mènera à sauver les Juifs des flammes du bûcher, à voyager aux côtés d’un certain Christophe Colomb et à prendre la barre d’un bateau pirate pour découvrir, avant la puissante Armada, le secret de l’immortalité.
Mais comment cette histoire vieille de cinq cents ans a-t-elle pu franchir l’abîme du temps et parvenir jusqu’à nous? Grâce à Aaron, perroquet polyglotte et éternel blagueur, qui avait élu domicile sur l’épaule de Moshé pour ne plus la quitter. C’est lui qui, depuis la maison de retraite de Floride où il coule des jours aussi heureux qu’ennuyeux, nous conte la vie de ce garçon naïf devenu marin redouté et nous guide dans cette odyssée à travers les mers et les mots.
Empruntant au roman d’aventures comme au conte philosophique, Le Yiddish à l’usage des pirates est un livre déjanté où l’humour juif et le parler yiddish se marient à la langue fleurie des pirates. Dans cette satire qui dénonce l’extrémisme religieux et les persécutions qui l’accompagnent, Gary Barwin fait feu de tout bois pour souligner le pouvoir libérateur du langage et de la comédie devant l’horreur la plus absolue.