Jean-François Chassay est professeur au Département d'études littéraires de l'Université du Québec à Montréal. Il a été codirecteur de la revue Spirale et directeur de Voix et Images, revue consacrée exclusivement à la littérature québécoise.
À propos de Laisse
Quand on referme Laisse, le nouveau roman de Jean-François Chassay, on a envie de se mettre à écrire. Écrire, pour peu qu’on aime les chiens, pour rédiger soi-même un autre chapitre, sa propre histoire avec son propre chien. […]
Chaque maître en promenade se révèle par un monologue, non, plutôt par un dialogue à sens unique avec son chien, son autre lui-même, chaque fois «le meilleur chien au monde». C’est l’occasion de portraits variés et souvent impayables des spécimens humains autant que canins, mosaïque urbaine d’humanité dans ses excès, tantôt drôle, tantôt pathétique. Souvent les deux.[…]
Que sait le chien du délire métaphysique ou même des considérations plus prosaïques de son maître ? Jean-François Chassay ne le sait pas, mais il estompe habilement la frontière entre l’univers du chien, au niveau du trottoir, des odeurs et des arrière-trains, et celui à peine plus élevé du bipède. De sorte que parfois on ne sait plus qui parle, de l’homme ou de la bête.
Ce qui est certain, montre le roman, souvent léger, parfois grave, c’est que les chiens canalisent toutes les aspirations, les rêves, les craintes et les obsessions de leur propriétaire ( ou sont-ce les chiens qui sont propriétaires ?). Par le chien, l’homme se stabilise, rêve, combat sa couardise. L’homme se sent exister.
En laisse au bout de son chien, l’homme est grand, même si l’homme est pitoyable. Un roman original, plein de sous-texte et de profondeur.
Florence Meney, Radio-Canada
À propos de Les Taches solaires
Du système solaire à l’existence anecdotique d’un individu : le quatrième roman de Jean-François Chassay couvre un large spectre. Le brillant auteur de l’Angle mort y installe un univers riche et complexe où se juxtaposent des considérations sur la science, un regard assez décapant sur l’histoire de la Nouvelle-France, de féroces critiques de certains travers de la société contemporaine. Et une généalogie familiale complètement folle. […] Roman sur la filiation, Les Taches solaires démontre jusqu’à l’absurde, comment nous sommes connectés les uns aux autres, et que c’est à travers les autres que notre existence a du sens.
Marie Labrecque, Le Devoir
[…] Il est facile d’être séduit par l’une ou l’autre des dimensions des Taches solaires. Le roman est tout à la fois une saga, une histoire des sciences, une critique de la société actuelle, un lieu de confrontation entre la vérité du réel et celle de la fiction, un éloge de la supposée beauté de Montréal, une dénonciation de la bêtise humaine, une réflexion philosophique sur le temps et la filiation… Quel que soit le propos, l’intelligence pétille et l’humour quand c’est possible. […] La construction savante sans qu’il y paraisse. On soupçonne quelques contraintes oulipiennes, et des clés qui feraient tout un trousseau, mais rien de cela ne vient ralentir la fluidité du récit et sa clarté.
Réginald Martel, La Presse
À propos de L’Angle mort
Jean-François Chassay a construit avec une vigueur et une rigueur exemplaires une œuvre de roman de maturité. […] L’Angle mort ne ressemble à rien sinon par ce qu’il emprunte à des domaines assez pointus de la connaissance, neurologie, architecture ou gastronomie. Les récits en forme de monologues, procédé conne, sont poussés ici à leur extrême et heureuse limite. On reconnaît aussi des traits oulipiens –M. Chassay a lu Georges Perec. Il dit d’autre part s’être inspiré, pour chacun des six chapitres, des leçons américaines d’Italo Calvino. La culture convie à la culture, c’est la leçon de ce roman qui tout compte fait n’en défend aucune autre.»
Réginald Martel, La Presse
Les réjouissantes surprises ne manquent pas dans ce roman où bouillonne tout ce qui peut être vu, dit, analysé, approuvé, moqué, dans cette journée du 19 janvier 2001, car il y a aussi pour trois lieux, une unité de temps. Le tout, dans un humour tantôt en filigrane, tantôt dans la graphie des mots, toujours dans un rythme qui ne se relâche pas un instant. […] Un travail de construction littéraire immense pour un immense bonheur de lecture à l’adresse d’amateurs exigeants.
Pierre-Robert Leclercq, Le Monde
Un troisième roman féroce et brillant, entre l’éloge de la raison, le coup de gueule et l’autocritique. Attention : livre phare.
Marie-Claude Fortin, Voir
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