La traduction est une rencontre. Rencontre éprouvante, émouvante, exigeante, passionnée et féconde; espace de chevauchement, de création; passage qui donne une deuxième, une énième vie aux textes. Pourtant, ici comme ailleurs, elle est souvent méprisée, méconnue ou frappée de soupçon. Ce livre propose d’en finir avec le soupçon. De jeter la lumière sur un métier d’ombre. De montrer que la traduction littéraire est miracle, beauté, plénitude.
S’en prenant à la vision répandue de la traduction comme perte, trahison, déformation, Lori Saint-Martin affirme que l’idéal d’une traduction en tous points identique à l’original ne tient pas la route. Elle nous parle aussi des conditions concrètes dans lesquelles s’exerce la traduction littéraire et de la manière dont elle est reçue par les spécialistes et par le grand public.
En coda, elle se prononce sur la question brûlante, neuve, essentielle, de la traduction et de la diversité.
On voit souvent la traduction littéraire comme un mal nécessaire. On a tort. Elle est un bien nécessaire, comme l’eau, comme l’air. Non pas un pis-aller, mais une œuvre en soi. Elle transporte, enrichit, vivifie. Pour qui veut échapper à l’enfermement et connaître le monde, elle est la vie même : le vent de l’ailleurs, le parfum des autres cultures, le sel de l’esprit, le souffle vaste et multiple des langues et des œuvres du monde.
Lori Saint-Martin