Le nom d’Arthur LeBlanc résonne toujours à nos oreilles aujourd’hui, mais on a trop souvent oublié quelle a été la carrière fulgurante, et trop tôt interrompue, de cet artiste.
Fils de luthier et de musicien, Arthur LeBlanc a joué du violon depuis sa tendre enfance. Après avoir donné son premier concert au Concert Hall de Moncton en 1916, il faisait la fierté de son Acadie natale. Ses dons ont tout de suite attiré sur lui l’attention de mécènes, et dès l’adolescence s’amorce une vie de voyages et de déplacements menée par le désir de perfectionner son art. Il étudie d’abord au séminaire de Québec, pour ensuite s’inscrire au prestigieux New England Conservatory of Music de Boston. Puis il s’embarque pour Paris et s’inscrit à l’École normale de musique, où ses professeurs seront Jacques Thibaud pour le violon, Alfred Cortot et Nadia Boulanger pour la théorie et la composition.
C’est donc armé d’une formation sans précédent pour un violoniste canadien qu’il rentre à Québec en 1939. Au cours des années qui suivent, LeBlanc fait des débuts remarqués à Carnegie Hall (il est
The Acadian poet of the violin, selon le
New York Times), joue à la Maison-Blanche et se lance dans une importante tournée de concerts.
Mais derrière cet éclatant succès se cache la faille. Le surmenage provoque une terrible dépression nerveuse chez Arthur LeBlanc et il doit être interné. Le manque de connaissances sur la maladie mentale à son époque le prive de soins adéquats. Tout le reste de sa vie, Arthur LeBlanc cherchera en vain à retrouver l’éclat de ses premières années.
Renée Maheu donne ici un portrait sensible et fouillé de ce grand musicien. Elle brosse en même temps un tableau de la vie musicale au Canada et en Europe au cours des années 30 et 40.
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