Traduit de l’anglais (Canada) par Gil Courtemanche Notre monde est-il devenu trop complexe et trop instable pour que nous puissions exercer sur lui quelque contrôle que ce soit? Les défis qui se posent à nous – que ce soit le réchauffement du climat, les épidémies de sida et de tuberculose, les crises financières – se recoupent et se conjuguent au point que nous ne sommes plus en mesure de comprendre ce qui nous arrive. En outre, nous entretenons l’affreux doute que «les experts» n’en savent pas beaucoup plus long que nous. Voilà ce que Thomas Homer-Dixon appelle le déficit d’intelligence, ce fossé qui sépare notre besoin d’imagination – imagination qui nous permettrait de trouver des solutions à ces problèmes cruciaux – et notre capacité à générer cette imagination. L’auteur nous montre que si, dans notre univers complexe, les pays pauvres sont particulièrement vulnérables à ce phénomène, les pays riches sont également menacés par ce déficit de l’intelligence. À mesure que ce phénomène s’amplifie, on assiste à une augmentation de la désintégration politique et à une multiplication des conflits violents, situation qui peut influencer le cours de nos vies de façon subtile et inattendue. Par une argumentation audacieuse, Homer-Dixon formule de façon saisissante les problèmes qui sont les nôtres aujourd’hui et propose des pistes de solutions, applicables aussi bien à la sphère privée qu’au monde des affaires. « Ce travail remarquable, basé sur une quantité impressionnante d’études, de voyages et d’entretiens, est le pronostic le plus convaincant du vingt-et-unième siècle qu’il m’ait été donné de lire. Au-delà du miracle de la croissance technologique et économique, Homer-Dixon s’intéresse aux grandes questions que pose le monde contemporain, celles-là mêmes qui, de plus en plus, mettront en danger les sociétés les plus avancées ». Edward O. Wilson, Université de Harvard